Ce traitement repose sur une molécule efficace contre le cancer du poumon "de mauvais pronostic". Un espoir pour cette maladie qui représente 85 à 90% des cancers du poumon. Explications.
C'est le Pr Julien Mazières, pneumo-oncologue au CHU de Toulouse (hôpital Larrey) qui est auteur principal de cette étude baptisée Vision. Elle vient d'être publiée dans la prestigieuse revue Jama Oncology.
Principale conclusion : l'efficacité et la sécurité à long terme du tépotinib, une molécule utilisée chez les patients atteints d'un cancer bronchique non à petites cellules (CBNPC), la forme la plus répandue du cancer du poumon. Les spécialistes parlent d'un cancer de mauvais pronostic.
Un traitement différent de la chimiothérapie
L'étude explique que "lorsque ce type de cancer parvient à un stade avancé, les cellules cancéreuses fabriquent une version anormale de la protéine MET, entrainant une multiplication et une croissance incontrôlée des cellules cancéreuses. En d'autres termes, cette mutation génétique aggrave le cancer en favorisant la prolifération incontrôlée des cellules cancéreuses."
Jusqu'à présent, les patients atteints par cette maladie sont soignés de façon conventionnelle, par chimiothérapie et immunothérapie, à un stade avancé.
La molécule qui bloque les cellules cancéreuses
L'étude du Pr Julien Mazières a été menée sur 313 patients de plusieurs nationalités, entre septembre 2016 et mai 2021. Le traitement repose sur le tépotinib, une molécule (en cours de développement) qui bloque la protéine MET. Rappelons que cette protéine est "responsable de la prolifération des cellules cancéreuses", précise le CHU de Toulouse.
La progression de la maladie est donc ralentie. "L’essai clinique a été proposé à des patients n’ayant pas encore reçu de traitement ou à des patients en échec (...) et les résultats de l'étude sont prometteurs", explique le CHU. Les résultats à long terme de cette étude sont largement supérieurs à ce qui est habituellement observé avec la chimiothérapie.
Récidive en baisse
Dans ses conclusions, l'étude note que "le temps passé sous traitement sans récidive (supérieur à un an), la durée de réponse sous traitement (supérieur à 18 mois), la survie sans progression de la maladie et le peu d’effets secondaires plaident également en faveur du développement de cette thérapie ciblée."
Le traitement s'est montré particulièrement efficace chez les patients qui n’avaient pas encore reçu de traitement. Selon le CHU de Toulouse, cet essai clinique est actuellement le plus grand mené au monde sur ce type de cancer.