Du coaching sportif pour les femmes enceintes ou celles qui viennent d'accoucher, c'est une idée originale et plébiscitée par celles qui l'ont expérimentée. Wiame Shaki, une sage-femme, propose cet accompagnement depuis plus de deux ans. Une parenthèse pour décompresser et faire de l'exercice en se sentant sécurisé.
Wiame Shaki est sage-femme. Cela fait longtemps qu'elle avait cette idée en tête à force de voir des parturientes contraintes d'abandonner le sport à l'aube de leur grossesse. Or, faire du sport sans risque quand on est enceinte c'est possible. La sage-femme propose depuis plus de 2 ans des cours adaptés aux parturientes et à celles qui viennent d'accoucher. Au-delà de l'aspect sportif, cette coach d'un nouveau genre a à cœur de proposer un moment de décompression à ses clientes.
"Il y a un chamboulement tant sur le corps que dans l'état d'esprit, explique Wiame Shaki. On a un remaniement de l'identité. "Est-ce que je vais être capable d'être maman, d'assurer les besoins de mon futur bébé ?" Et de se dire que là c'est une heure où on pose toutes ces questions, on les laisse derrière la porte et on vient juste décompresser".
Les participantes peuvent souscrire un abonnement. Elles travaillent en petits groupes avec les conseils et sous la surveillance de leur coach sage-femme. "Quand on apprend qu'on est enceinte, et là par exemple enceinte de jumeaux, ça nous freine un peu dans notre pratique. Du coup, je me sens bien accompagnée, sereine", affirme l'une d'elles.
La naissance, un tsunami pour les parents
"On ne peut pas faire n'importe quel sport après avoir accouché et là je peux faire du sport et je peux avoir mon bébé avec moi donc c'est pour ça que c'est vraiment cool !... Et il apprécie aussi", commente une autre. Effectivement, les bébés sont les bienvenus, tout comme les femmes qui ont accouché et souhaitent poursuivre ce programme à deux vitesses avec deux sessions par semaine, l'une douce et l'autre plus tonique.
"Ces rencontres sont importantes, l'arrivée d'un bébé est un tsunami pour la plupart des parents", explique Valérie Vigne-Chazaud, sage-femme à Blagnac, qui mesure au quotidien les bénéfices des séances sur les parturientes.
Certaines femmes peuvent avoir des difficultés et vivre un baby blues, voire une dépression qui parfois conduit au suicide. Les sages-femmes proposent d'ailleurs un entretien postnatal précoce pour accompagner celles qui peuvent être en difficulté.
"C'est le bébé qui nous fait devenir parent"
"Ce n'est pas dévalorisant et en tout cas, on n'est pas une mauvaise mère si on est dans cet état-là, poursuit Valérie Vigne-Chazaud. C'est normal de se poser des questions et de pas avoir de réponses tout de suite. C'est aussi important. Et d'accepter de devenir parents, accepter de devenir mère et se dire qu'en fait c'est le bébé qui nous fait devenir parent. Il ne faut pas oublier que même si on n'a pas eu de lien maternel ou d'affection, puisqu'en fait c'est souvent ça qui revient aussi c'est : je n'ai pas forcément eu d'amour maternel ou je n'ai pas forcément les parents à côté, on a tous des ressources en nous".
C'est le sens que Wiame Shaki donne à ses cours. "Il y a un réel partage, une réelle entraide entre les mamans, estime-t-elle. Et c'est ça qui est formidable au-delà de mes cours. Et les voir s'aider, s'entraider, s'épauler, c'est le véritable sens de mes cours".
Certaines femmes continuent à venir longtemps après l'accouchement, juste pour maintenir le lien, les joies partagées et l'entraide. Il leur arrive de se retrouver autour d'un café ou d'un dîner pour poursuivre les échanges initiés pendant les cours. Des liens précieux sous le signe de la sororité et de la solidarité.