Le commandement de l'espace, annoncé par Emmanuel Macron en juillet 2019, est en train de se structurer. Son centre opérationnel sera basé à Toulouse. A quoi va t'il ressembler ? Même si le Ministère des armées n'est pas très bavard, on vous donne quelques informations.
Le 13 juillet 2019, lors de ses voeux aux armées à l'Hôtel de Brienne, le Président de la République Emmanuel Macron, annonçait la création d'un commandement de l'espace. ''La nouvelle doctrine spatiale militaire qui m'a été proposée par la Ministre et que j'ai approuvée permettra d'assurer notre défense de l'espace et par l'espace.(...)Et pour donner corps à cette doctrine, pour assurer le développement et le renforcement de nos capacités spatiales, un grand commandement de l'espace sera créé en septembre prochain au sein de l'Armée de l'Air. Celle-ci deviendra à termes l'armée de l'air et de l'espace."
Un grand commandement de l'espace sera créé en septembre prochain au sein de l'Armée de l'air. Celle-ci deviendra à terme l'Armée de l'air et de l'espace. pic.twitter.com/Cnhlc7Eevs
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 13 juillet 2019
A quoi va ressembler ce commandement de l'espace ?
Ce grand commandement sera placé sous l'autorité de l'armée de l'Air, qui deviendra donc l'armée de l'Air et de l'espace. Il succèdera au commandement interarmées de l'espace. Il regroupera des agents actuellement répartis sur les bases de Lyon Mont-Verdun dans le Rhône et Creil dans l'Oise. Dans un premier temps, 220 experts du renseignements arriveront à Toulouse. Leur nombre pourrait augmenter dans les années à venir.Le centre opérationnel sera basé dans l'enceinte même du CNES ( Centre National d'Etudes Spatiales). Mais pour l'instant, aucun bâtiment n'est sorti de terre. Les discussions sont en cours entre le ministère des armées et le CNES.
Son rôle ?
Le commandement de l'espace aura pour rôle de fédérer et coordonner tous les moyens consacrés au domaine spatial de défense. Comme le disait la Ministre des Armées Florence Parly, lors de son discours prononcé le 25 juillet 2019 : ''L'espace ne doit pas devenir un nouveau Far West. Il est nécessaire que les états soient en mesure de maîtriser les risques.(...) Car c'est de notre indépendance qu'il s'agit.''Il aura la capacité de surveiller l'espace mais aussi d'intervenir en cas de menace. Notamment avec des nano-satellites patrouilleurs à partir de 2023. De redoutables petits détecteurs capables de neutraliser un danger.
Pourquoi Toulouse ?
Toulouse a été logiquement choisi pour devenir le centre opérationnel de ce commandement de l'espace. Une évidence pour le gouvernement, car la ville Rose abrite déjà le CNES, la Cité de l'espace mais aussi des industriels de renom comme Airbus Défence and Space ou encore Thales Alenia Group, le fabriquant de satellites et des dizaines de sous-traitants spécialisés dans le spatial.Autant dire que l'arrivée de ce commandement de l'espace donne le sourire aux industriels qui sont en ordre de bataille.
Quel budget ?
La Loi de programmation militaire française (LPM) 2019-2025 prévoit un budget de 3,6 milliards d'euros pour le spatial de défense. Il doit notamment permettre de financer le renouvellement des satellites français d'observation CSO et de communication (Syracuse), de lancer en orbite trois satellites d'écoute électromagnétique (Ceres) et de moderniser le radar de surveillance spatiale Graves.700 millions d'euros supplémentaires sont déjà prévus pour le renouvellement complet des capacités satellitaires.
Le reportage de France 3 Occitanie :
