Comment Primark a privatisé une rue du centre-ville pour l'ouverture de son magasin à Toulouse

Pour l'ouverture des 7500 m2 de son magasin toulousain, la marque a aussi réquisitionné l'espace public autour du bâtiment. Avec la bénédiction de la mairie. 

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Rien n'est trop beau pour accueillir Primark à Toulouse. Pas de tapis rouge, pas de fanfare et de feu d'artifice mais c'est tout comme. Nombre de Toulousains ont été surpris de découvrir ce mercredi matin, quelques heures avant l'ouverture du magasin de la marque, que l'espace public autour de la bâtisse avait été privatisé : trottoirs et même chaussée.

Des barrières ont été installées tôt le matin pour canaliser la foule attendue pour l'ouverture de la boutique géante. Des files d'attente organisées sur le trottoir mais aussi... sur la chaussée de la rue de Rémusat notamment, comme on le voit sur la photo ci-dessous, prise au lever du jour : 

Ce dispositif comprend également des blocs de béton "anti-intrusion de véhicules" mis en place par la ville de Toulouse pour sécuriser l'évènement.

La sécurité, c'est d'ailleurs le principal argument de la ville quand on pose la question sur les raisons qui ont poussé à accepter que Primark puisse occuper ainsi l'espace public le jour de l'inauguration de son magasin. 

D'après nos informations, Primark avait fait des demandes encore plus importantes, qui n'ont pas été acceptées par la mairie de Toulouse. 

Plusieurs centaines de personnes étaient effectivement regroupées devant le magasin avant l'ouverture à 10 heures, empêchant tout véhicule de passer.

La ville de Toulouse nous a fourni, à notre demande deux documents concernant les autorisations délivrées à Primark, notamment cette lettre signée du conseiller municipal délégué aux fêtes et manifestations, Frédéric Brasilès, qui répondait positivement le 2 octobre dernier à la demande de Primark de bloquer l'accès à la rue de Rémusat.
Un courrier qui a été suivi de la signature d'une autorisation d'intervenir sur un lieu public ouvert à la circulation, le 15 octobre, deux jours avant cette inauguration.

La mairie signale que la responsabilité des points de contrôle incombe à Primark. Ce mercredi matin, l'accès à l'espace public autour du magasin était donc sécurisé par... une société privée de vigiles qui avaient positionné plusieurs véhicules barrant les axes autour du magasin : 
Cependant, nous avons constaté que des policiers municipaux étaient aussi positionné à proximité du magasin.

Attendu depuis des années, l'ouverture de Primark à Toulouse suscite des critiques. Plusieurs collectifs ont prévu des manifestations pacifiques pour faire entendre leurs critiques vis à vis notamment de l'attitude de la marque avec les salariés de ses fournisseurs, particulièrement en Inde ou au Bangladesh. Primark, qui communique beaucoup sur ce sujet, indique être "leader mondial de l'éthique".
 
Mais pour le maire de Toulouse, l'ouverture du magasin est un événement positif. Jean-Luc Moudenc, dont les services avaient donc autorisé l'occupation de la chaussée par la marque, était invité à l'inauguration officielle et n'a pas manqué de partager sur les réseaux sociaux une vidéo de l'événement. 

Cette occupation du domaine public toulousain au profit d'une entreprise commerciale intervient quelques jours après un précédent : l'utilisation d'une partie de la place du Capitole par l'opération "Toulouse 2030" financée par les professionnels de l'immobilier neuf. Une opération dont Médiacités a révélé lundi qu'elle avait été organisée en partie par Blandine Moudenc, l'épouse du maire de Toulouse. 
 
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