Étudier les relations entre les femmes et les hommes de la préhistoire, grâce à la biologie moléculaire : c'est le travail d'une chercheuse de l'université Paul Sabatier à Toulouse. Pour son travail, elle vient de recevoir une bourse de 1,5 million d'euros.
Mieux connaître les relations entre les femmes et les hommes de la préhistoire, Andaine Seguin-Orlando en a fait le cœur de son travail. Maîtresse de conférences à l'université Toulouse III-Paul Sabatier et au centre d’anthropobiologie et de génomique de Toulouse, la jeune femme vient de recevoir une subvention européenne de 1,5 million d'euros, pour ses recherches.
Entourée de ses collègues, elle travaille à extraire l'ADN de nos ancêtres de l'âge de bronze. Grâce notamment, à un prélèvement dentaire, l'étude de cette ADN permet de mieux connaître, peu à peu, la vie des hommes et des femmes d'il y a 4 à 6 000 ans, et les rapports qu'ils entretenaient.
Comprendre les inégalités
Au-delà-là des différences entre les hommes et les femmes, le réel objectif de la chercheuse est de comprendre "dans quelles mesures il y avait des inégalités, dans le passé. Savoir si un des deux sexes avait un statut supérieur à l'autre, par essence." Et surtout, elle tente de voir si ces inégalités ont évolué au cours du temps. Elles pourraient être, par exemple, "plus marquées au fur et à mesure qu'on s'approche des périodes les plus récentes."
Pour ce faire, Andaine Seguin-Orlando, étudie, notamment, la manière dont les sociétés étaient organisées. Elle évoque l'existence des sociétés patrilocales : "des sociétés où les hommes restaient sur place et les femmes se déplaçaient vers l'endroit de leur conjoint, pour avoir des enfants." La chercheuse l'assure, "ces types de modèle social modèle l'ADN."