Avec le confinement, la flore sauvage s'épanouit sur le bitume toulousain. De nouvelles espèces font leur apparition dans les rues de la ville rose. Visite guidée avec Boris Pressecq, botaniste au Museum d'histoire naturelle de Toulouse.
Pour qui a l'oeil et le temps, il fait bon constater, en ce temps de confinement, la revanche de la flore sauvage sur le minéral, dans nos centres-villes.
Moins (beaucoup moins) de voitures donc de pollution, moins de passages sur les trottoirs, moins de mains arracheuses de ce qu'elles croient être des mauvaises herbes, et bien sûr, moins d'interventions des agents de la ville, et voilà la nature qui reprend ses droits, en des endroits parfois inattendus.
Boris Pressecq aime à rappeler que si les Toulousains quittaient massivement le centre-ville, celui-ci verrait rapidement apparaître un bois de figuiers et de micocouliers. Le Pont Neuf accueille d'ailleurs un nouveau pensionnaire : un minuscule platane a "fait son trou" dans la pierre. Il domine une prairie des Filtres où les tondeuses ont laissé place à une végétation qui prend une petite revanche : "Les plantes se sont épanouies, elles poussent à plus de dix centimètres du sol, donc c'est une véritable révolution", se réjouit Boris Pressecq. "On voit notamment apparaître des espèces qui ont une floraison unique mais qui d'habitude étaient fauchées régulièrement, comme les orchidées et les glaïeuls".
Et puis, l'absence des tondeuses dans les parcs, jardins et sur les rond-points de Toulouse fait le bonheur des insectes, bourdons, abeilles, papillons, qui retrouvent là un garde-manger inespéré.