Des étudiants toulousains ont proposé leur aide aux associations caritatives pour accueillir des personnes sans abris dans les centres d'hébergement et continuer à assurer la distribution alimentaire, durant l'épidémie de coronavirus.
L'appel au bénévolat à l'attention des étudiants a bien fonctionné. Mardi 17 mars 2020, un petit groupe d'étudiantes a pris l'initiative de lancer cet appel, pour mobiliser des jeunes majeures à venir soutenir les associations qui oeuvrent chaque jour pour les personnes sans abris à Toulouse.
Le relais étudiant
Ces associations en effet ont subi une certaine désorganisation, les salariés et bénévoles étant, comme tout le monde, impactés par l'épidémie de coronavirus. Or, il y avait urgence à réagir, la situation des SDF étant extrêmement préoccupante. Sous la pression des associations et des personnes sans abris elles-mêmes, les centres d'hébergement d'urgence ont peu à peu élargi leur accueil (24 heures sur 24 pour certains gymnases habituellement ouverts la nuit) mais on manquait de bras pour distribuer les repas notamment.Et après ?
"Oui, l'appel a bien fonctionné", nous explique Leïla, qui prépare actuellement ses concours d'entrée dans la fonction publique et qui est à l'initiative de la demande. "Une cinquantaine d'étudiants a répondu et on a pu monter une équipe d'une dizaine de bénévoles, pour pallier le manque de bénévoles habituels, les deux premiers jours. Maintenant, c'est moins tendu mais on se prépare pour la semaine prochaine, quand les petites associations qui ont dû fermer vont rouvrir. Il y aura besoin de monde pour assurer la distribution alimentaire, on est en train de monter une liste de bénévoles fiables, que l'on va transmettre aux acteurs de la solidarité et à la préfecture".*Pas facile pourtant pour les associations de voir arriver de jeunes volontaires non formés à intervenir auprès de ces populations très démunies, et pour certaines, ne maîtrisant pas la langue française. "Il y a une certaine méfiance", nous explique Héloïse, qui a donné un coup de main, jeudi 19 mars, au gymnase Cosec de la Reynerie. "C'est un peu contradictoire".
Avec une amie, la jeune femme a distribué les repas et tenté de "papoter" un peu avec les personnes accueillies. Mais elle a ressenti une certaine gêne à porter masque et gants face à des gens qui en sont privés. "Ils nous en ont demandé mais il n'y en a pas".
Sont-ils inquiets ? "Non, je ne les ai pas spécialement trouvés inquiets mais ils sont blasés, ils en ont marre. Ils disent qu'il n'y a rien à faire. Ils vont vriller si ça dure trop longtemps".
Fanny, étudiante dans une école d'art dramatique, a elle aussi proposé son aide. "J'avais envie d'agrandir ma réalité parce qu'à rester enfermée toute la journée, pfff. On ne peut s'informer que via les médias, j'avais envie de voir de mes propres yeux ce qui se passe.
Et puis, je voulais donner un coup de main, je n'en ai pas l'occasion d'habitude
* Les étudiants qui souhaitent se mobiliser, principalement la semaine prochaine, sont invités à se faire connaître à l'adresse suivante : benevoles.toulouse.corona@gmail.com. En précisant bien leur identité, leurs coordonnées et leurs jours et heures de disponibilité.