Alors que l'épidémie de coronavirus a fait 213 morts en Chine, de grandes écoles et établissements universitaires de la région suspendent les échanges d'étudiants avec les villes du pays.
Près de dix mille personnes contaminés, plus de 200 morts... le coronavirus continue de faire des ravages en Chine et s'étend à l'international. Si bien que l'Organisation Mondiale de la Santé a qualifié l'épidémie « d’urgence de santé publique de portée internationale » jeudi 30 janvier.
Reporter tout déplacement
L'épidémie pulmonaire prend donc de l'ampleur, et même en France, un sixième cas d'infection a été détecté. Une situation qui inquiète le gouvernement : le ministère des Affaires étrangères a recommandé de "reporter tout déplacement non impératif vers la Chine notamment les voyages et échanges scolaires et universitaires."Immédiatement, de nombreux établissements de l'enseignement supérieur ont décidé de suivre ces recommendations. C'est le cas de la Toulouse Business School, qui a décidé d'annuler le départ d'une dizaine d'étudiants pour des villes chinoises en février et mars. D'autant qu'elle organise des échanges avec l'université de Wuhan, le foyer de l'épidémie. Mais le service des échanges internationaux se veut rassurant :
Nous n'avons pas arrêté les échanges en tant que tel, mais nous avisons au fur et à mesure des directives du ministère.
Mêmes précautions pour l'IMT Mines d'Albi. Tous les échanges académiques et les stages d'élèves prévus en Chine ont été reportés, en attendant la réouverture des universités.
"Suspendus jusqu'à nouvel ordre"
De son côté, la présidence de l'université de Toulouse-Jean Jaurès a annoncé dans un communiqué que tout départ vers la Chine était "suspendu jusqu'à nouvel ordre", avant d'ajouter que toute personne ayant séjourné en Chine depuis le début des vacances de fin d’année devait se signaler au Fonctionnaire de Sécurité Défense de l'établissement.
Échanges nombreux avec la Chine
De nombreux établissements ont mis en place des échanges avec la Chine, puissance économique mondiale. Le pays est toujours attractif pour des écoles comme la TBS, qui a signé des partenariats avec 13 universités du pays. Elles se trouvent à Hong Kong, Shangai, Guangzhou, ou encore Wuhan.Cette année, 48 étudiants des campus de Toulouse, Paris et Casablanca devaient se rendre dans ces villes : trois étudiants résident actuellement à Shanghai. L'école devait aussi recevoir 109 étudiants chinois cette année. Ces derniers restent la plus grande communauté reçue par la TBS à ce jour.
L'IMT Mines d'Albi, lui, a conclu onze accords académiques avec des établissements chinois, dont les élèves représentent 10% des étudiants internationaux reçus chaque année.
La Chine est un pays essentiel aux échanges internationaux d'IMT Mines Albi. Depuis plus de 10 ans, l'école construit et entretient des relations fortes avec des établissements chinois pour une meilleure coopération.
Une vingtaine d'élèves chinois, dont trois de la province de Hubei, ont fait leur rentrée en septembre 2019 dans la structure, tandis qu'une dizaine d'étudiants français devaient partir en Chine pour un échange ou un stage.
De son côté, l'université Jean Jaurès a accueilli 4400 étudiants étrangers entre 2018 et 2019. Cette année, 264 jeunes Chinois se sont inscrits dans l'établissement. Quant au nombre de Français censés partir en Chine cette année, difficile de faire une estimation, selon l'université.
Ces structures ne représentent qu'une petite partie des établissements de la région organisant des échanges avec la Chine. Et s'il n'y a aucune interdiction émise par le ministère des Affaires étrangères, il semble bien qu'ils prennent la menace au sérieux, en espérant que l'épidémie se calme.
La Chine, el Dorado des étudiants
Depuis quelques années, le pays ne cesse d'attirer les étudiants étrangers : en 2018, ils étaient 500 000 à partir étudier dans l'Empire du Milieu, dont 10 600 jeunes Français.La Chine se classe parmi les cinq nations qui attirent le plus grand nombre d'étudiants internationaux (après les Etats-Unis, le Royaume-Uni, l’Australie et le Canada).
Le secret de son attractivité ? Des frais de scolarité relativement attractifs (de 1500 à 2000 euros l'année, contre plusieurs dizaines de milliers d'euros pour certaines universités anglo-saxonnes) et un enseignement de qualité.