Les établissements psychiatriques ont fermé, sauf rares exceptions, leurs services d'accueil de jour. Une situation préoccupante mais les médecins psychiatres sont mobilisés, selon Maurice Bensoussan, psychiatre à Colomiers (31) et président de l'union régionale des professionnels de santé.
"C'est une situation totalement inédite : comment les personnes souffrant de troubles psychiatriques vont-elles réagir dans les semaines à venir ?"
"Les plus fragiles seront les plus touchés"
Président de l'union régionale des professionnels de santé pour l'Occitanie, le docteur Maurice Bensoussan, psychiatre libéral à Colomiers, près de Toulouse, est littéralement débordé. Il faut, dans l'urgence, réorganiser les soins différemment, mettre en place les téléconsultations. Il faut surtout se préparer à la suite.Car pour ce médecin, on est encore dans une période de "sidération". "Les problèmes sont à venir. Comme d'habitude, les plus fragiles, les plus précaires vont être les plus concernés. Pour les anxieux, les personnes dépressives, celles qui souffrent d'addictions diverses, les situations risquent de s'aggraver".
Décompensation
Sans compter les maladies psychiatriques plus "sévères", comme la schizophrénie, par exemple. Les cliniques et hôpitaux psychiatriques ont fermé leurs services d'hospitalisation de jour et n'accueillent plus que des patients ayant besoin d'une injection. Ce sont donc des centaines et des centaines de patients qui se retrouvent privés du lien direct de soin et d'écoute. "Dans les dix, quinze prochains jours, cela va aller", explique le docteur Bensoussan, "mais au-delà, les problèmes vont revenir comme un boomerang. Les patients risquent de décompenser".Les pathologies mentales sont un haut facteur de risque