Coronavirus : ouverts ou fermés, la situation très floue des centres de contrôle technique en Occitanie

En pleine crise de coronavirus, l'injonction des autorités pour limiter les déplacements de la population peut sembler en contradiction avec l'autorisation de se rendre dans les centres de contrôle technique. Pourtant quelques-uns restent encore ouverts aux automobilistes. 

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Depuis la publication de  l'arrêté du 15 mars 2020, les restaurants, les bars, les musées et les magasins sont fermés au public, jusqu'au 15 avril prochain, en Occitanie comme partout en France. Le but : ralentir la propagation du coronavirus.

Tous ces commerces ne sont pas considérés comme indispensables à la vie courante. Seuls, ceux comme les commerces alimentaires ont pu garder leurs portes ouvertes. Mais, chose étonnante, les établissements de réparation de véhicules automobiles et les centres de contrôles techniques ont eux obtenu l'autorisation de continuer leur activité.
 
Pourtant, plusieurs responsables des réseaux des centres de contrôle technique ont fait le choix de mettre à l'abri leurs salariés. Ils ont demandé la fermeture des centres pour garantir la sécurité sanitaire des contrôleurs mais aussi de leurs clients. 

C'est le cas de l'entreprise Sécuristest dans laquelle moins de 200 centres sont restés ouverts sur le territoire national, sur les 1 040 agences que compte le réseau.

On a alerté notre réseau sur les risques encourus mais la décision appartient à chaque centre, précise la direction du réseau Sécuritest basée au Mans (72).

Une préconisation suivie d'effet par la majeure partie des centres de contrôle technique mais pas par tous.

Un risque élevé de transmission de la contamination

​​​​​​Le télétravail n'étant pas possible pour les contrôleurs, certains centres indépendants ont fait le choix de rester ouverts pour assurer le service aux clients, malgré les risques réels de propagation du virus.

Les contrôleurs sont en première ligne face aux risques de contamination. Difficile de désinfecter la totalité d'un véhicule potentiellement contaminé, alors s'entourer d'un maximum de précautions rassure tout le monde.

Masques, gel et gants, ce contrôleur de la région toulousaine en avait fait provision avant les mesures de confinement. Aujourd'hui il travaille équipé de ces protections pour contrôler les voitures.
Les germes sont présents sur tous les plastiques, les ceintures de sécurité et tous les points de contrôle. 

"Les gens continuent à utiliser leur voiture donc on reste ouvert uniquement pour ceux qui sont obligés d'aller travailler, pas pour ceux qui sont en confinement", nous explique-t-il. "Il faut que le véhicule soit prêt à circuler pour ceux qui travaillent" .

Tous ses rendez-vous ont été concentrés la semaine dernière mais cette semaine est beaucoup plus calme. Il n'écarte pas l'hypothèse de fermer ou de grouper ses activités sur une seule journée.

En tant qu'indépendant, il tient à rester ouvert car il n'est pas certain de pouvoir bénéficier des mesures de chômage partiel. "Cela ne sera pas donné à tout le monde et je ne vais pas attendre les aides, alors j'ouvre et j'en profite pour faire du rangement". 
Ce commerçant est fataliste. Sa trésorerie lui permet de supporter une baisse d'activité sur 2 mois.
 

Le paradoxe

Arnaud, contrôleur à Launaguet (31), a trois rendez-vous sur les quinze planifiés ce mercredi. Depuis le début de la crise il ne travaille plus qu'avec 10% de sa clientèle habituelle.

"Le paradoxe, dit-il, c'est qu'on demande aux gens de rester chez eux. Ils ont pourtant obtenu un report de 3 mois de leur contrôle technique mais par contre nous, on peut rester ouvert." 

"Beaucoup d'entreprises ne pourront pas supporter la baisse ou l'absence de chiffre d'affaire pendant 3 mois.  Elles ne peuvent cependant pas se permettre de fermer, ni d'assurer la sécurité si elles ne sont pas suffisamment équipées pour respecter le protocole sanitaire" explique la direction de Sécuritest.

Les entreprises indépendantes ne pourront pas prétendre au chômage partiel parce qu'elles sont autorisées à ouvrir, c'est le même problème pour la réparation automobile.

Une situation floue pour ces professionnels dont l'activité n'est pas de première nécessité. 
 

Des nouvelles mesures

Les automobilistes qui sont obligés de circuler sont passibles d'une amende forfaitaire de 135 € s'ils ne sont pas à jour de leur contrôle technique.

Depuis le 24 mars, 3 mois de délais sont accordés aux véhicules légers et aux utilitaires légers.
"Cette tolérance s'applique également aux délais prévus par la réglementation pour réaliser les contre-visites " ont précisé la ministre de la Transition écologique, Elisabeth Borne, et le secrétaire d'Etat chargé des Transports, Jean-Baptiste Djebbari.
 
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