Deux détenus et trois gardiens de la maison d'arrêt de Seysses auraient, de source syndicale, été dépistés positifs au Covid-19. L'ARS, qui soupçonne un cluster dans l'établisssement, devait se réunir ce lundi après-midi avec les services pénitentiaires en préfecture de la Haute-Garonne.
Un dépistage sur 23 gardiens et 34 détenus, réalisé jeudi dernier à la maison d'arrêt de Toulouse-Seysses, a révélé samedi trois cas positifs chez les gardiens et deux chez les détenus, dont l'un effectuait le service à la cantine, a-t-on appris de source syndicale pénitentiaire. Une information confirmée par la direction interrégionale des services pénitentiaires de Toulouse.
D'autres résultats du dépistage, qui devaient être connus depuis, n'ont pas été rendus publics. Mais l'Agence Régionale de Santé (ARS) soupçonne la présence d'un cluster au sein de la maison d'arrêt, au point d'avoir demandé une réunion ce lundi après-midi avec les services pénitentiaires à la préfecture de la Haute-Garonne.
Parmi les premières mesures prises par l'administration pénitentiaire figure la généralisation du port du masque pour tous les détenus dans l'ensemble de l'établissement. Ironie du sort, cette mesure avait été ordonnée par le tribunal administratif de Toulouse, mais le Conseil d'Etat, sur appel de l'administration pénitentiire, avait annulé mercredi le jugement. Un dépistage massif de 500 personnes, détenus et personnels, devrait également débuter ce mardi. Là encore, le Conseil d'Etat venait d'estimer que la prison de Seysses n'était pas tenue d'y procéder, donnant raison à la Chancellerie qui avait fait valoir "une mesure disproportionnée". Les conditions sanitaires du parloir doivent également être renforcées avec l'installation de plexiglass pour séparer en deux les box et éviter tout contact avec les familles. Mais, "il n'a jamais été envisagé de supprimer les parloirs", tient à faire savoir la direction interrégionale des services pénitentiaires. Quant au restaurant des personnels, "le mess", il a été fermé pour quinze jours.
"La Chancellerie joue avec le feu mais ce sont les agents et les détenus qui se brûlent. C'est consternant !", a réagi Me sébastien Delorge, l'un des avocats des détenus qui avaient introduit un référé devant le tribunal administratif de Toulouse pour que des masques soient fournis à ses clients.
Contactée à plusieurs reprises tout au long de la journée de ce lundi, l'ARS n'a pas trouvé le temps de nous répondre.
La maison d'arrêt de Seysses, qui accueille plus de 1000 détenus, a été conçue pour en recevoir 695. Près de 300 gardiens y travaillent. Leurs syndicats craignent que cette suspicion de cluster oriente les nouveaux détenus vers les autres établissements pénitentiaires de la région, également saturés.