Coronavirus : trois traitements expérimentaux utilisés au CHU de Toulouse

L'hôpital de Toulouse utilise trois traitements expérimentaux pour soigner les patients atteints par le Covid-19. Le remdésivir, le lopinavir et l'hydroxychloroquine sont utilisés au cas par cas en réanimation.

Ce sont des traitements expérimentaux, disponibles en petite quantité et utilisés au cas par cas pour les patients les plus gravement atteints par le Covid-19.
Ils n'ont pas encore fait l'objet d'essais cliniques mais l'épidémie de coronavirus est là. Face à l'urgence, le CHU de Toulouse utilise trois molécules différentes pour soigner les malades hospitalisés en réanimation.

 

L'espoir du remdésivir

"Le gros de la prise en charge ce sont les soins de support et de réanimation-ventilation", explique Pierre Delobel, "mais néanmoins il y a des traitements expérimentaux qui sont proposés", dit le chef de service des maladies infectieuses au CHU de Toulouse.

"Le traitement numéro 1 qui est proposé en réanimation c'est le remdésivir qui est un antiviral en développement", précise le professeur Pierre Delobel. 

Il n'y a pas de certitude de son efficacité mais c'est la molécule probablement la plus prometteuse. Donc, il y a des patients dans notre établissement qui bénéficient de ce traitement. Ce sont des traitements qui ne sont pour l'instant pas disponibles à grande échelle donc on a une sorte de contingentement de ces molécules.


Ajuster l'administration du lopinavir ?

D'autres traitements sont utilisés au cas par cas explique Pierre Delobel et notamment le lopinavir qui est un médicament utilisé pour le VIH.
Mais le médecin ajoute : "depuis 24 heures, des données d'un essai clinique en Chine nous laissent penser que ce traitement là n'est pas efficace si administré tardivement, donc on va apprendre à le positionner et là encore on a des difficultés de disponibilités comme pour tous les traitements des molécules expérimentales".

 

L'effet hydroxychloroquine

Le troisième traitement utilisé au CHU de Toulouse c'est l' hydroxychloroquine avec des résultats présentés par une équipe marseillaise.
 
"Ce sont des données purement virologiques" souligne Pierre Delobel "pas des données cliniques et sur un petit effectif donc il faut rester prudent. C'est peut être une piste intéressante mais on manque de données solides à ce jour pour être affirmatif sur l'intérêt de cette molécule."
  

Des traitements expérimentaux pour les cas les plus graves

Ces traitements sont utilisés sur une durée de 10 à 14 jours et sont réservés aux patients les plus graves.
"Aucun n'a une efficacité démontrée, précise le médecin, donc ce sont des traitements expérimentaux sur la base de données in vitro et pas sur des données cliniques. On commence à avoir des données cliniques qui viennent d'essais faits en Chine parce qu'ils ont quelques mois d'avance sur nous". 

Un essai clinique international sous l'égide de l'Inserm et de l'OMS et auquel doit participer le CHU de Toulouse est en train de se mettre en place. Il va comparer 5 bras (groupes de participants) de traitements : 
  • le remdésivir
  • le lopinavir
  • le lopinavir + l'interféron
  • l'hydroxychloroquine
  • les soins habituels de réanimation
Les symptômes des patients hospitalisés
Béatrice Riu Poulenc, responsable de la réanimation polyvalente à l'hôpital Purpan à Toulouse explique : 
"Pour les formes graves de coronavirus, il y a une évolution en deux temps. Au début de la fiève et un peu de toux mais pas de gêne respiratoire puis à J6 J7 (NDLR : 6 ième et 7 ième jour) des malades sont hospitalisés car ils présentent une gêne respiratoire. C'est la même chronologie entre le début des symptômes et l'entrée en réanimation : il y a 6 jours".

"La forme clinique grave se présente souvent sous forme d'une oxygéno dépendance mais pas forcément avec des signes de détresse respiratoire. On a l'impression qu'ils vont bien mais ils présentent une grande hypoxémie (NDLR : diminution anormale de la quantité d'oxygène dans le sang), c'est le premier signe qui les caractérise."
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