La fin du puzzle macabre qui s'est joué cette semaine à Toulouse ? Alors que la principale suspecte avait avoué avoir tenté de maquiller le meurtre de sa collègue en suicide, les enquêteurs ont retrouvé samedi soir la tête de la victime dans le jardin de la suspecte.
Ce sont sans doute ces aveux complets de la suspecte qui ont permis aux enquêteurs de retrouver la tête de la victime...
Samedi soir en effet, celle-ci a été découverte au domicile de la meurtrière présumée, après que celle-ci ait avoué avoir non seulement tué sa collègue avec laquelle elle était en conflit mais avoir également tenté de maquiller le meurtre en suicide.
Samedi après-midi, une information judiciaire a été ouverte pour "homicide volontaire et modification de l'état des lieux d'un crime".
Depuis mardi, les quatre membres et le tronc d'une femme ont été progressivement retrouvés dans l'eau ou en bordure du canal du Midi, a indiqué vendredi lors d'un point-presse Pierre-Yves Couilleau, procureur de la République de Toulouse.
Jeudi, les enquêteurs ont "pu rapprocher les éléments génétiques" du corps avec le "patrimoine génétique d'une personne dont la disparition inquiétante remontait au 12 mai, et nous avait été déclarée le 22 mai", a précisé le procureur.
A partir de témoignages faisant état de relations "difficiles" avec une collègue de travail et de relevés téléphoniques, un mandat de recherche a été émis et la mise en cause, qui travaille dans une association d'aide aux handicapés, a été interpellée jeudi à l'aéroport de Montpellier.
Entendue une première fois, elle a raconté s'être rendue le 15 mai au soir au domicile de la victime, et lui avoir porté des coups, notamment à l'aide d'une bouteille de vin, avant de la quitter "vivante".
La suspecte a dit être revenue plus tard et avoir constaté que la victime "aurait pu s'entailler les avant-bras à l'aide de lames de rasoir" - objets qui n'ont pas été retrouvés, a précisé Piere-Yves Couilleau.
Dans de nouvelles déclarations, cette femme de 52 ans a reconnu "avoir donné la mort, sans l'avoir voulu", le 12 mai, à l'une de ses collègues de travail avec laquelle elle entretenait des relations exécrables, a souligné le procureur.
Elle a admis avoir voulu "maquiller la mort en suicide" en lui portant elle-même des traces de scarification aux avant-bras, puis être revenue quatre jours plus tard au domicile de la victime à Toulouse, après avoir acheté une scie à métaux et des produits ménagers. Là, le 16 mai, lundi de Pentecôte, elle dit avoir découpé la dépouille avant de la jeter démembrée dans le canal du Midi, sans doute dans la nuit.
Entre temps, la quinquagénaire était partie à Montpellier d'où elle a admis avoir elle-même envoyé des SMS à la famille de la défunte avec le téléphone portable de cette dernière qu'elle lui avait volée. Elle a reconnu s'être également "auto-envoyé un SMS ambigu affectivement" qu'elle avait évoqué dans une première déclaration pour justifier "le passage à l'acte".
Elle a en outre retiré 300 euros à l'aide de la carte bancaire de la victime, après avoir tenté sans succès d'en prendre 1.500 euros.