La finale de Coupe de France entre Toulouse et Nantes samedi 29 avril sera une bataille mentale, qui se prépare avant le match. On a posé cinq questions à une préparatrice cérébrale du sport, afin d'identifier des clés pour que les Toulousains arrivent prêts pour cet évènement.
La finale de Coupe de France entre Toulouse et Nantes va mettre aux prises des joueurs techniques sur le terrain. Mais avant un tel match à enjeu, c'est aussi dans les têtes que ça se joue. Les clubs sportifs s'entourent de plus en plus de professionnels pour préparer au mieux leurs équipes mentalement. Quels sont les leviers pour optimiser cette préparation avant la finale de Coupe de France ?
On a posé cinq questions à Aurélie lamy, préparatrice cérébrale de sportifs de haut-niveau, qui a récemment passé trois jours avec le club anglais d'Arsenal.
France 3 Occitanie : comment aborder un tel évènement au sein d'une équipe de football ?
Aurélie Lamy : "la meilleure façon d'aborder une finale, c'est de la prendre comme n'importe quel autre évènement. Il ne faut rien changer, garder la routine, et éviter tout ce qui peut surcharger les joueurs émotionnellement.On peut se dire que c'est chouette de vivre cela, mais il faut rapidement revenir à cette routine.."
France 3 Occitanie : quelles sont les clés pour arriver au top mentalement ?
"Il faut activer le cerveau moteur, en focalisant les sensations sur l'instant, sans se projeter : « et si on perd, et si on gagne ? ». Pour arriver frais, il faut conserver les habitudes. Sinon, ça coûte de l'énergie. Il faut aller chercher le relâchement pour être efficace dans les actions".
France 3 Occitanie : Toulouse n'est pas habitué à vivre un tel évènement. À l'inverse, Nantes a l'expérience depuis son sacre lors de l'édition 2022. Comment analysez-vous ces statuts ?
"Pour Toulouse, il y a des avantages comme la fraîcheur, l'engouement, l'excitation. Quand on sait que l'on a relevé un défi difficile, ça donne confiance. On se dit « ce que l'on a fait, c'est déjà incroyable ». C'est difficile à battre !
Les Nantais, eux, savent gérer quand ça ne va pas bien. S'il y a un grain de sable dans le rouage, Nantes peut mieux gérer que Toulouse. Et encore, ce n'est pas certain. Cela dépend de leur état d'esprit."
France 3 Occitanie : en Ligue 1, Toulouse est quasiment sauvé tandis que Nantes est en danger pour la relégation. Est-ce que cela peut influer sur la préparation d'une finale ?
"La compétition est différente mais l'équipe est la même. Pour Nantes, le moindre match permet de retrouver le mojo, quelque chose que l'équipe a perdu. Pour Toulouse, la confiance est boostée mais il ne faudrait pas que cela endort les joueurs. La dynamique est bonne mais il faut rester concentré. La légère pression d'une finale est importante."
France 3 Occitanie : admettons que vous êtes dans le vestiaire toulousain et que vous les préparez pour ce match. Quels messages délivrez-vous aux joueurs à quelques minutes de rentrer sur la pelouse ?
"D'abord, je leur rappelerais leur parcours : ce qu'ils ont fait, c'est déjà incroyable. Personne ne pourra leur enlever ça. Ils sont costauds, forts ensemble. Je les ramènerais à cet ancrage.
Ensuite, je leur dirais que c'est un match comme un autre, qu'ils savent ce qu'ils ont à faire : c'est rationaliser l'événement, sans en faire plus parce que c'est une finale.
Enfin, comme je dis souvent aux sportifs que j'accompagne, je leur dirai « pensez à vos pieds dans vos chaussures » : ça évite de trop penser, de regarder le chrono. Et ça permet de ne pas se laisser embarquer dans les émotions."