Clusters et dépistage à grande échelle, les hôpitaux toulousains affrontent la deuxième vague. 19 foyers de contagion sont aujourd’hui identifiés à l'hôpital, 25 en Ehpad, un chiffre en augmentation tout comme le nombre de tests.
Ce vendredi 16 octobre, la direction générale du CHU de Toulouse annonce avoir identifié 19 clusters au sein des services hospitaliers. Un chiffre en augmentation précise Jean-Marc Soulat chef du service de santé au travail et chef du pôle santé publique et médecine sociale « la semaine dernière, on en comptait 12 ». Une augmentation qu’il justifie par la politique de tests. « On dépiste beaucoup et on obtient des résultats très vite, sous 24h."
Tests à foison pour faire face à l’épidémie
Aujourd’hui lorsqu’un cluster est identifié, l'hôpital va tester largement une unité de soin de 50 à 150 soignants. "Il peut arriver que l’on teste plus de 500 soignants en 3 jours" précise le chef du service santé au travail.On n’arrête pas un cluster en 14 jours, ces tests nous permettent d’avoir une grande visibilité sur le suivi des personnels et de travailler au maximum sur leur sécurité et celle des patients.
On parle d’un cluster lorsque trois personnes sont positives dans une même unité géographique.
Point presse situation COVID au CHU de #Toulouse avec Marc Penaud
— CHU de Toulouse (@CHUdeToulouse) October 16, 2020
115 patients hospitalisés
dont
17 en réanimation
18 en soins intensifs
80 en hospitalisation #COVID19 #HopitalPublic
Merci à tous les médecins mobilisés pour informer la population au quotidien pic.twitter.com/pgskUqKucK
De nouveaux clusters en Ehpad
Ce nouveau dispositif de tests est déployé dans les Ehpad durement atteints par le coronavirus. 43 Ehpad sont touchés et 25 clusters sont identifiés.« La situation est donc moins tendue qu’au printemps » selon le Dr Hélène Villars, responsable de l’équipe mobile gériatrie.
Sur les 7500 résidents d’Ehpad en Haute-Garonne, 391 sont positifs à la covid à la date du 16 octobre. Contrairement à la situation en métropole toulousaine où la courbe est clairement ascendante et la situation s'est dégradée rapidement, la progression est linéaire depuis mi-août au sein des Ehpad en zone Midi-Pyrénées. Pour autant, il y a « une pression sur les parcours de soins », rappelle le Dr Hélène Villars.
A noter que la coopération avec les médecins généralistes fonctionne bien. Une dizaine d'entre eux s'est ainsi portée volontaire pour intervenir en Ehpad. Les visites des familles sont autorisées mais très réglementées avec la possibilité pour les directeurs d’établissements de les interdire si les gestes barrières n’étaient pas correctement respectés. L'hôpital et l'agence régionale de santé ont tiré des enseignements de la prise en charge lors de la première vague de covid.
Pas seulement les plus de 65 ans
Les médecins l'ont précisé aujourd’hui, la covid ne touche pas uniquement les personnes âgées ou les patients aux pathologies à risque. « Aujourd’hui, contrairement à la première vague dans les unités de soins, nous voyons arriver des personnes de 50 ans, une tranche d’âge de plus en plus impactée par le virus » note le Pr Pierre Delobel, chef du service des maladies infectieuses du CHU.De nouveaux tests en expérimentation
Une expérimentation est en cours jusqu’à la fin du mois d’octobre. Il s’agit de réaliser des tests rhino-pharyngés avec un résultat plus rapide, connu sous 20 à 30 minutes. Ces tests sont destinés dans un premier temps aux Ehpad, aux urgences et aux patients hospitalisés dans des chambres doubles. "Tout test positif doit être confirmé actuellement par un test PCR mais à partir du mois de novembre, si l‘expérimentation donne de bons résultats, un test PCR ne sera plus obligatoire" précise Jean-Marc Soulat chef du service de santé au travail.Aux drive de Purpan et de Rangueil, plus de 700 personnes sont testées tous les jours avec des créneaux horaires spécifiques pour les dépistages prioritaires. Selon le CHU, la priorisation des tests a permis de fluidifier le dispositif et de retrouver une situation quasi-normale. Désormais, les résultats sont connus plus rapidement, sous 24 h pour les personnes prioritaires, sous 48h pour tous les autres.