Comme partout en France, les acteurs toulousains du monde culturel et principalement de la scène ont réinvesti les lieux fermés depuis de longs mois pour en réclamer une fois encore leur réouverture. Un acte de résistance baptisé "Le printemps inexorable".
A l'image du pays, la région Occitanie se mobilise samedi 20 et dimanche 21 mars pour obtenir la réouverture des lieux culturels, fermés depuis de longues semaines en raison de l'épidémie de coronavirus.
C'est un syndicat professionnel, le Syndeac (syndicat national des entreprises artistiques et culturelles) qui est à l'origine de cette initiative baptisée "Le printemps inexorable", citation de Pablo Neruda récemment utilisée par la ministre de la culture, Roselyne Bachelot.
Quelques 18 théâtres ou lieux de la région participent à l'opération. Concrètement, le public est invité à les rejoindre pour des représentations adaptées à la crise, dans le respect de la distanciation.
A Toulouse, par exemple, le théâtre du Grand-Rond organise plusieurs séances, avec une jauge limitée à 70 au lieu des 120 spectateurs possibles. Et le port du masque obligatoire. L'occasion de montrer à nouveau que les professionnels du spectacle savent faire (ils l'ont déjà prouvé) et que le choix d'interdire l'ouverture des lieux de culture quand ceux de culte sont autorisés à rester ouverts est incompréhensible.
"La réouverture de ces lieux est pour nous indispensable", confie Alice Messager, salariée associée au Théâtre du Grand-Rond,"on ne comprend pas qu'on puisse aller dans les centres commerciaux mais pas dans les salles de spectacles, qu'on puisse aller dans une galerie d'art acheter un tableau mais pas dans un musée, c'est pour ça qu'on a envie de rouvrir aujourd'hui pour montrer qu'on est capable de respecter les protocoles sanitaires et qu'il n'y a aucun risque à ce que des gens viennent se nourrir de culture".
La liste des lieux culturels mobilisés ce week-end est à retrouver ici.
A noter que toutes les organisations syndicales n'appellent pas forcément à la réouverture des salles de spectacles. Ainsi, la Coordination des Intermittent·e·s & Précaires de Midi-Pyrénées rappelle dans un communiqué en date de ce samedi que "la misère que cette crise entraîne ne se résoudra pas avec la simple réouverture des lieux culturels. Nous aurons l’illusion d’une vie retrouvée mais cette réouverture doit s’accompagner des mesures sociales nécessaires". Elle demande notamment un plan massif de soutien à l’emploi et de reprise de l’activité dans tous les secteurs et l'abrogation de la réforme d’assurance chômage.