Crash d'un ATR 72 au Brésil. Gel, défaillance technique ou humaine : l'enquête en cours avec l'aide d'experts français

L'accident de l'ATR 72-500 de Voepass, fabriqué à Toulouse (Haute-Garonne) a causé la mort de 61 personnes. L'enquête se poursuit pour élucider les circonstances du drame. Les boîtes noires ont été retrouvées et seront analysées. Plusieurs hypothèses sont avancées pour expliquer ce drame : une défaillance technique, une erreur humaine ou le gel.

Deux jours après le crash l’ATR 72-500 de la compagnie aérienne brésilienne Veopass, où 61 personnes se trouvaient à son bord, l'enquête pour faire toute la lumière suit son cours. Les boites noires de l'appareil, contenant les conversations dans la cabine et les données du vol, ont été retrouvées et vont être analysées.

Le Centre d'investigation et de prévention des accidents aéronautiques du Brésil (Cenipa) prévoit de publier "dans un délai estimé de 30 jours un rapport préliminaire sur l'accident", a annoncé l'Armée de l'air brésilienne (FAB).

Un modèle fabriqué à Toulouse

Le modèle ATR-72, fabriqué à Toulouse (Haute-Garonne) en France, trois représentants du Bureau d'Enquêtes et d'Analyses pour la Sécurité de l'Aviation Civile (BEA) français sont arrivés à Vinhedo à la demande des autorités brésiliennes afin de collaborer à l'enquête.

Aucune piste n'est pour le moment privilégiée. Mais de nombreux spécialistes, s'appuyant sur les vidéos de la chute de l'avion, s'interrogent sur l'hypothèse de la formation de gel sur les ailes, pouvant être à l'origine d'un décrochage de l'appareil.

Le directeur des opérations de Voepass, Marcel Moura, a reconnu que ce modèle d'avion ATR vole, dans un Brésil en plein hiver, "à un type d'altitude où il y a une plus grande sensibilité au gel", tout en affirmant que la météo prévue le jour du drame était à des niveaux "acceptables pour un vol".

Ni "situation d'urgence", ni "conditions météorologiques adverses"

Selon le site de suivi des vols Flight Radar 24, l'avion a volé durant près d'une heure à 17.000 pieds (5.180 mètres). À 13h21, il a commencé à perdre de l'altitude et dans la minute suivante, il a brutalement chuté jusqu'à 4.100 pieds (1.250 mètres).
L'appareil a perdu contact avec la tour de contrôle à 13h22, sans avoir auparavant fait état d'une "situation d'urgence" ni de "conditions météorologiques adverses", selon l'Armée de l'air brésilienne.

En octobre 1994, un ATR 72 de la compagnie American Eagle a connu ce type d'accident. L'appareil s’est écrasé à Roselawn, dans l’Indiana, tuant tous les passagers et le personnel à bord en raison d'une importante accumulation de glace à la surface de l'avion.

La piste du gel

Les appareils ont d'ailleurs des systèmes de "dégivrage" pour écarter ce risque.

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L'hypothèse de l'accident technique peut être également envisagée. Selon l'Agence nationale de l'aviation civile, l'appareil, qui volait depuis 2010, respectait toutes les normes en vigueur et disposait des autorisations requises.
Il avait fait l'objet d'opérations de "maintenance de routine" la nuit précédant le vol et ne présentait "aucun problème technique", selon Marcel Moura. 

Enfin, l'erreur humaine peut également être une possibilité pour expliquer cet accident mortel. En janvier 2023, un ATR 72 de la compagnie népalaise Yeti Airlines, transportant 68 passagers et quatre membres d'équipage, s'est écrasé alors qu'il effectuait la liaison entre la capitale Katmandou et Pokhara, un lieu de pèlerinage connu et point de passage prisé des trekkeurs. Le rapport d’enquête final a conclu à des défaillances humaines pour expliquer le crash.

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