Plus de lits, plus de gardes, restructuration : l'Inspection générale des affaires sociales prescrit un traitement choc pour sortir de la crise la psychiatrie

Le couperet vient de tomber. L'Inspection générale des affaires sociales (IGAS) a rendu le 3 septembre 2024 son diagnostic de la psychiatrie à Toulouse (Haute-Garonne). Face à une saturation chronique des urgences et une augmentation des troubles psychiatriques, l'IGAS formule 14 recommandations cruciales pour réformer le système de soins, appelant à un "changement majeur".

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Le diagnostic de l'IGAS rendu le 3 septembre 2024 est sans appel : la psychiatrie toulousaine est malade.

Une situation mise en lumière en février 2024 suite à trois drames survenus dans le service des urgences psychiatriques de l'hôpital Purpan en février : deux agressions sexuelles et un suicide. "Une grave crise" et une situation "inacceptable", s'était alors indigné Frédéric Valletoux, ministre délégué à la Santé.

Face à l'urgence, l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) a été dépêchée sur place pour ausculter le système psychiatrique haut-garonnais. Elle a rendu ses conclusions il y a quelques jours.

Un changement majeur dans l'organisation attendu

Depuis 2009, les alertes se sont multipliées, dénonçant la saturation chronique des urgences. Le rapport de l'Igas dresse un tableau sombre : "Les consultations d'urgences vont peu à peu devenir des lieux où les patients sont parfois amenés à rester plusieurs jours, à y dormir alors qu'elles ne sont pas du tout équipées comme un service d'hospitalisation." À ceci s'ajoute, une population qui ne cesse de croître dans le département et "que la prévalence des troubles psychiatriques connaît aussi une "augmentation, notamment suite à la pandémie de Covid."

Pour les inspecteurs, il est "impossible de rester dans un statu quo". Ils préconisent un "changement majeur" dans l'organisation des soins.

Quatorze recommandations

Le traitement s'annonce intensif avec pas moins de quatorze recommandations formulées par l'IGAS pour sortir de cette crise dont voici les principales :

  1. Ouverture de lits supplémentaires : L’IGAS demande l’ouverture de 3 lits dans une unité d’hospitalisation de courte durée et de 15 lits pour l’intervention de crise et les post-urgences psychiatriques.
  2. Doublement des gardes : Le rapport préconise le doublement permanent des gardes de psychiatres, de jour comme de nuit, afin d'assurer une prise en charge adéquate des patients.
  3. Structuration des urgences : L’IGAS suggère une "structuration des urgences de psychiatrie en filière" et l’adaptation des locaux pour mieux répondre aux besoins des patients.
  4. Contractualisation des soignants : Le rapport recommande d'établir des contrats avec des soignants volontaires pour des heures supplémentaires surmajorées, afin de garantir une présence suffisante.
  5. Accompagnement financier : L’IGAS insiste sur le fait que "l’ensemble de ces mesures ne pourra être réalisé sans un accompagnement financier" et demande à l’ARS, en lien avec la DGOS, de "proposer un cadrage financier adapté".
  6. Suivi rapproché : Enfin, il est suggéré qu'un chef de projet et l’ARS assurent un suivi rapproché de la mise en œuvre de ces actions.

A lire : Après le viol d'un patient et les agressions de soignants, les réponses évasives de la direction de l'établissement psychiatrique

Ces évolutions impliquent aussi l'hôpital psychiatrique Gérard Marchant. L'établissement hospitalier a également connu d'importants problèmes récents comme le viol d'un patient. Reste désormais à savoir si les établissements hospitaliers toulousains sont en mesure d'appliquer ce remède de cheval.

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