Le ministre de la Santé a annoncé l'ouverture d'une enquête suite à deux agressions sexuelles et un suicide aux urgences psychiatriques du CHU de Toulouse. L'inspection générale des affaires sociales (IGAS) est arrivée sur site depuis quelques jours. Les investigations ont débuté. Le personnel n'a toujours pas été auditionné. Le rapport pourrait rester confidentiel.
C'est une annonce faite en pleine crise. Le 20 février dernier, le tout nouveau ministre de la Santé, Frédéric Valletoux , s'est rendu au CHU de Toulouse suite à une série de faits graves aux urgences psychiatriques.
Suite aux dramatiques évènements qui ont touché les urgences psychiatriques du @CHUdeToulouse, je me suis rendu sur place sans délai.
— Frédéric Valletoux (@fredvalletoux) February 20, 2024
De tels dysfonctionnements dans la prise en charge en santé mentale sont inacceptables. Hôpitaux et cliniques doivent avancer main dans la main. pic.twitter.com/v5N7Y48j6f
Une des principales annonces ministérielles concernait l'ouverture d'une enquête. Trois semaines après, une inspection de l'IGAS est bien en cours. Selon nos informations, les investigations ont débuté depuis trois jours.
Deux inspecteurs sont arrivés à Toulouse. Comme le précise une source, "comme toujours, ils commencent par travailler sur dossier. Ils n'ont pas encore commencé les auditions. Mais ils vont rencontrer toutes les personnes concernées et bien sur les syndicats".
Une trentaine de soignants toujours en arrêt-maladie
Une représentante syndicale du CHU confirme avoir "donné des dossiers et transmis des pièces" à l'IGAS. Marie Molinier mentionne également l'absence de rencontre avec les inspecteurs. Ce qui serait d'ailleurs pour le moins compliqué. En effet, une trentaine de soignants, appartenant aux urgences psychiatriques, sont toujours en arrêt-maladie et donc indisponibles.
Bien évidemment, rien ne filtre des premiers jours de l'enquête. Mais une piste ne manquera pas de s'inviter dans les travaux des deux inspecteurs de l'IGAS : les conditions de contention des patients.
En effet, selon plusieurs sources, une des agressions sexuelles s'est produite alors que la patiente était attachée et laissée sans surveillance. Comme le précise un soignant, "un patient sous contention est, par définition, vulnérable car il est attaché. Il doit être surveillé afin qu'il soit protégé. Et là ce n'était pas le cas ". L'enquête dira si, effectivement, cette version des faits est avérée. Une enquête qui, d'ailleurs, ne sera pas forcément rendue publique. Dans certains cas, les rapports de l'IGAS restent confidentiels.
En revanche, à défaut d'avoir le détail ou même les grandes lignes de l'enquête, des conséquences risquent de "fuiter" dans la presse.
Surtout si la responsabilité du CHU est engagée et débouche sur un changement de direction . Une hypothèse que plusieurs sources évoquent ouvertement. L'une d'entre elle évoque une vraie colère et un profond agacement de la ministre du Travail, de la Santé et des Solidarité, Catherine Vautrin.