"Dans la rame, le thermomètre atteint les 37°": j'ai testé pour vous la canicule dans les transports en commun à Toulouse

38 degrés dehors à Toulouse ce mardi 22 août 2023, rien que ça. Avant d'aller faire un plouf, j'ai décidé d'aller tester les transports en commun par cette chaleur. Drôle d'idée, j'en conviens. Les risques du métier ?

14h30. Mon périple démarre à vélo. Je veux tout tester aujourd'hui. La mission qui m'a été confiée : tester pour vous les transports en commun toulousains en mode canicule. Alors, c'est parti ! 

Je quitte notre belle station France 3 Occitanie à dos de VélôToulouse, histoire de prendre un peu l'air avant l'hypothétique fournaise dans les bus, trams et métros toulousains. Tout se passe bien, mis à part que n'étant pas très familière des vélos en libre service, ça tangue un peu. Mais tout va bien. Température : 35 degrés. 

Quelques coups de pédales plus loin, j'abandonne mon vélo à la station en libre service place des Pradettes. Direction l'arrêt de bus " Cité Scolaire Rive Gauche ". Là, je croise Lydie, une professeure de 28 ans qui descend d'un bus de la ligne 18. Je lui demande comment ça s'est passé. " Chaudement ", évidemment. Mais elle garde le sourire. Derrière ce premier bus, elle en attend un autre puis ira prendre un métro à la station " Arènes " avant de terminer par un tram. Mais elle ne se plaint pas et apprécie que les bus toulousains soient climatisés. Les trams le sont aussi, by the way. Nous montons ensemble dans " la 14 " et nous souhaitons une bonne journée.

Dans les bus 7° de moins qu'à l'extérieur

Moi, je vais un peu embêter le chauffeur. Dominique de son prénom. Lui aussi est assez détendu concernant la chaleur ambiante. Il se réjouit de la climatisation des bus en précisant " qu'en général, elle fonctionne ". Il m'explique aussi que dans les bus, la température doit faire 7 degrés de moins qu'à l'extérieur. Il me montre son écran où la température du bus est indiquée : 27 degrés. C'est vrai qu'il fait bon.

J'arrive aux "Arènes ". Objectif : métro. Dans les couloirs de la ligne rouge : 34 degrés. Honnêtement, ça va. C'est presque à se demander si on n'en ferait pas un peu trop avec la canicule ces derniers jours. Je finis par arriver dans le métro. Et là, je renonce à tout glamour et sue tout mon saoul. Pas de clim' dans le métro, on m'avait prévenue. Moi qui ne suis pas une autochtone et qui découvre Toulouse en même temps que le réseau Tisséo, j'avoue que je suis un peu surprise, voire choquée, qu'ils ne soient pas climatisés. 

Dans la rame du métro sans clim, il fait 37°

Dans la rame, le thermomètre flirte avec les 37°.Mais comment font ceux qui ne supportent pas la chaleur, les personnes âgées,les petits ? Ce matin, avant de partir sur le terrain, j'ai échangé avec Florian Korver, directeur technique chez Tisséo Voyageurs. Il m'a expliqué que lorsque la ligne A est arrivée à Toulouse (il y a 30 ans), la climatisation n'était pas inclue dans l'équipement. Et aussi que, comme cela prend de la place, les tunnels ne sont pas adaptés pour pouvoir l'accueillir. A ma question " Kézako pour les prochaines années ? "  Il m'explique que pour les lignes A et B, tant qu'il n'y aura pas de changement de rames (d'ici 10-15 ans), les trains ne seront pas climatisés. En revanche, bonne nouvelle : la ligne C qui doit arriver en 2028, le sera. Ouf.

Je saute dans le métro et croise Najat. Quand je lui tends le micro, la quarantenaire me dit que c'est seulement la deuxième fois qu'elle prend le métro. Elle habite Toulouse depuis 2 ans et fait ses trajets en voiture habituellement. Aujourd'hui, c'est exceptionnel, elle n'a pas sa voiture. Elle trouve bien que " ça chauffe " dans le métro A, mais idem, parle de tout cela avec bonne humeur. Elle descend un peu plus loin et je m'assois près de Sébastien à l'avant du métro. Il est formateur en aéronautique et fort sympathique. Et il relativise. " Quand il fait froid, il fait froid et inversement ". Pour lui, s'il est compréhensible de faire de la prévention pour les personnes à risques pendant la canicule, il ne faut pas exagérer car " avec l'amplitude thermique et le différentiel dans les bus entre l'intérieur et l'extérieur, notre corps perd l'habitude de s'habituer à la température qu'il fait ". Il cite aussi Jacques Chirac, qui disait qu'il ne comprenait pas pourquoi il y avait la météo.

Que pour voir le temps qu'il faisait, il suffisait de mettre le nez dehors. Ma balade est bien sympathique. Sébastien m'avait dit que je devais descendre une station après, mais tout à mon reportage, je descends avec lui par mégarde. Pas grave, je prends le métro suivant et fais escale à "Jean Jaurès ". 

Là, honnêtement, je suis quelque peu surprise. Comme je découvre tout depuis deux semaines que j'ai atterri à Toulouse, je vois qu'il n'y a pas de sièges pour s'asseoir à cette station. Quelques personnes sont assises sur les escaliers, mais rien sinon. Je discute avec Christiane, messine de coeur, toulousaine d'adoption. Elle a 74 ans et une carte d'invalidité et ne comprend pas non plus comment c'est possible qu'il n'y ait pas de siège pour attendre son métro. Florian Korver, ce matin, me disait certes que les trains étant fréquents, le quai n'avait pas forcément vocation à accueillir des places assises. Pour ce qui me concerne, je ne suis pas convaincue et Christiane non plus. Je poursuis ma route.

Température plus clémente dans le tram

Et me plante un peu. Je suis allée trop loin pour prendre le tram et continuer mon exploration des transports en commun caniculaires. Bref, un petit aller-retour et me voilà dans le tram cette fois. Chouette, il fait de nouveau frais, j'apprécie ! On respire, on n'est pas les uns sur les autres et la petite brise dans le cou fait du bien ! Je descends à " Hippodrome ".

Là, je papote avec Rafael. Il rentre du boulot, il travaille à Airbus. Lui aussi relativise : " On fait avec. Et puis on n'a pas le choix. A vélo, ça aurait été pire aujourd'hui et en voiture, ce n'était pas pratique pour moi aujourd'hui ".

Je me rends compte que je dois attendre un bon quart d'heure " la 14 " qui doit me ramener au mien, de travail. Je rebrousse chemin vers le métro, je vais dans tous les sens, one way and back. Une station. Un bus, le dernier. Là, il fait vraiment 40 degrés et je fais rire les gens avec mon thermomètre, ils me demandent tous " combien il fait " ! Je marche sous le cagnard, sous mon blanc sombrero. Olé, j'arrive à la station ! Mes collègues me voient arriver, goguenarde, transpirante mais bien contente de ces petits partages entre deux rames au milieu du train-train quotidien de mes interviewés. En conclusion, je dirais que décidément, ces Toulousains sont vraiment chouettes, détendus et prennent la vie comme elle va et comme elle vient. Pour aujourd'hui, " Adieu-siatz ! " et comme on dit dans la région, " avec plaisir " d'avoir fait ce test pour vous !  

Les infos de Tisséo quant à la climatisation dans les transports en commun toulousains : 

Quels sont les dispositifs de climatisation sur l'ensemble des lignes ?

  • 100 % des bus circulant sur le réseau sont équipés de la climatisation. Selon la norme sanitaire, la température intérieure ne doit pas excéder un certain écart avec la température extérieure. Le bus est un mode de transport très exposé à la chaleur et le rendement de la climatisation dans ces véhicules est impacté par l’ouverture fréquente des portes lors des échanges voyageurs aux arrêts.
  • 100 % des rames de tramway sont climatisées (même procédure de réglage de la température). 

Pour les Lignes A et B :

Toutes les rames de métro sont équipées de ventilation mécanique, le renouvellement de l’air se fait par aspiration de l’air du tunnel. Le tunnel est équipé d’une ventilation qui renouvelle l’air et permet un apport d’air frais dans les rames, l’air ambiant du tunnel étant naturellement tempéré été comme hiver (souterrain). Les stations sont également équipées de ventilation de confort. Mais pas de climatisation, donc.

La température sur les quais dans le métro souterrain reste tempérée hiver comme été. Cependant, elle peut grimper dans les rames avec l’affluence des voyageurs ou lorsqu’une rame est restée exposée en surface.

Pourquoi le métro n’est-il pas climatisé comme le tramway et les bus ?

" Il n’y a pas d’exception toulousaine, quasiment tous les métros français ne disposent pas de la climatisation, mais d’une ventilation mécanique. En effet, lors de la conception des matériels roulants dans les années 70-80, la climatisation n’était pas de série.

Par ailleurs, l’installation de la climatisation en souterrain ne serait pas réalisable en raison du faible espace disponible entre la voûte du tunnel et la toiture du métro " (pour les lignes A et B) (Tisséo)

" Les équipes de Tisséo sont particulièrement attentives à ces fortes chaleurs. Des annonces sonores dans le métro relaient le message de vigilance diffusé par le Ministère des Solidarités et de la Santé. Un message de vigilance diffusé sur le site tisseo.fr renvoie à la page des recommandations du site du Ministère des Solidarités et de la Santé.

Les techniciens Tisséo vérifient le système de climatisation de chaque bus afin d’effectuer un réglage optimum pour chaque véhicule ".

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