Mardi 2 mai, lors d'une session à l'Assemblée Nationale, le ministre délégué aux Transports, Clément Beaune, a clarifié ses propos sur le projet de l'A69, contrairement à ce qu'il a laissé sous-entendre quelques jours plus tôt. Il l'a certifié : le projet est définitivement engagé, ce qui soulage les pro-autoroute et désabuse les militants écologistes.
Le ministre délégué aux Transports temporise sur l'A69. Mardi 2 mais, Clément Beaune a affirmé à l'Assemblée nationale que les travaux de l'autoroute A69 entre Castres et Toulouse "ont commencé", et qu'il fallait plutôt parler "d'un début de réalisation".
Des propos plus tranchés que ceux tenus le 24 avril : sur Franceinfo, il affirmait notamment vouloir "avoir des discussions avec des élus", et espérer que des élus pro-autoroute "disent très clairement qu'ils tiennent au projet".
Ces propos du mardi 2 mai, plus clairs, faisaient suite à une question du député Renaissance du Tarn Jean Terlier, l'un des défenseurs de l'autoroute A69. Lors de la séance mardi 2 mai, ce dernier considérait intolérable "que ce projet autoroutier puisse être remis en cause par une minorité d'écologistes radicalisés".
"Précisions bienvenues" pour les uns, "décevantes" pour les autres
Aujourd'hui, il est forcément rassuré par la réponse de Clément Beaune. "Ces précisions sont les bienvenues. Le ministre a clairement indiqué les distinctions entre les projets en cours d'études et les plus aboutis. C'est rassurant pour les élus locaux, qui ont l'assurance que le projet sera bien maintenu."
Il l'avoue, le discours tenu par Clément Beaune sur Franceinfo l'avait "interpellé". L'élu rappelle, entre autres, que les "deux déclarations d'utilité publique sont purgées de tout recours", et que "le contrat de concession est signé". Et souligne également que "les 23% du budget du concessionnaire alloués aux réparations de l'environnement".
Pour les anti-autoroutes, ces déclarations du ministre ne sont pas vraiment surprenantes. "On lui avait écrit une lettre ouverte pour une demande d'entretien. On espérait une issue positive. Mais on voit bien qu'il nous ignore, qu'il ne souhaite pas nous parler. C'est décevant car on n'a pas pu exposer notre vision de l'aménagement du territoire" se désole Thomas Digard, du collectif La voie est libre.
Le militant regrette également le peu de prise en compte du gouvernement de la mobilisation contre l'A69 à Saïx (Tarn) du 22 avril. "La manifestation a prouvé que les citoyens sont attachés au vivant. Si le gouvernement était en phase avec ses responsabilités, il remettrait en question ce projet."
Le collectif La voie est libre est désormais tourné vers la procédure juridique à mener. "On va attaquer les arrêtés d'autorisations environnementales" promet notamment Thomas Digard.
Lors des questions au gouvernement à l'Assemblée Nationale, Clément Beaune a indiqué vouloir rencontrer le concessionnaire Atosca, pour étudier "des améliorations supplémentaires" à apporter au projet.