Brexit oblige, certains services du centre européen de météorologie doivent quitter le Royaume-Uni. Toulouse a porté la candidature française. Le verdict vient de tomber. Elle n'a pas été choisie pour accueillir ce centre. La ville allemande de Bonn a été désignée.
Le centre européen de météo avait jusque-là son siège à Reading, à l’ouest de Londres. Mais pour cause de Brexit, une relocalisation d’une partie des services doit être opérée, notamment pour ceux financés par l'Union européenne. L’accès aux fonds européens exige en effet d’être basé dans un état membre de l'Union européenne.
Toulouse se voyait bien capitale européenne de la prévision météorologique
Beaucoup d’espoir depuis plusieurs mois pour la ville rose. Elle avait été choisie en mai dernier par le président Emmanuel Macron.Je me félicite du choix, par le Gouvernement, de Toulouse comme site français proposé pour accueillir le Centre européen de prévisions météo actuellement basé en Angleterre. Un pas important est franchi grâce à l’union des collectivités locales, avec un objectif de 250 emplois.
— Carole Delga (@CaroleDelga) May 30, 2020
En octobre dernier, la ville rose déposait sa candidature. Et le choix final vient d'être dévoilé. Les 23 membres du conseil du centre européen pour la prévisions météorologiques à moyen terme (CEPMMT) ont voté ce jour. Toulouse était en compétition avec 4 autres villes européennes : Barcelone, Vienne, Bonn et Dublin souhaitaient également accueillir le CEPMMT. C'est finalement Bonn qui aura ce privilège..@EmmanuelMacron a tranché : #Toulouse portera la candidature de la France à la relocalisation du centre météo européen. Un travail de presque un an avec les acteurs publics/privés du territoire et les collectivités, que je remercie de leur engagement.https://t.co/AQWE4LIelM
— Mickael Nogal (@MickaelNogal) May 30, 2020
Le CEPMMT est un institut de recherche et également un service opérationnel pour les données climatiques et la surveillance des phénomènes météorologiques. Pour Toulouse, il s’agissait là d’accueillir des services de Copernicus, un programme européen d’observation spatiale de la Terre. Copernicus vise à surveiller la qualité de l’air et le changement climatique. Mercator océan, l’équivalent version surveillance des océans, est quant à lui déjà implanté à Toulouse. Une carte positive de plus pour la candidature de Toulouse mais cela n'a pas suffi.
Toulouse avait toutes ses chances
La ville de Toulouse était perçue comme un « dossier solide » par les acteurs locaux qui ont soutenu la candidature de la ville. Pour eux, la ville avait de nombreux atouts dans son jeu. La ville rose est déjà identifiée comme une communauté scientifique significative avec la présence notamment du Pôle de compétitivité Aerospace Valley, du Centre National d’Études Spatiales (CNES), du Conseil National de Recherche Scientifique (CNRS) et également du siège de Météo France. Ce dernier est d’ailleurs le premier utilisateur des données fournies par le programme spatial Copernicus.Le CNES se réjouit du choix de Toulouse comme candidat pour l’accueil du CEPMMT. Nous serons totalement mobilisés pour que cette infrastructure européenne majeure s’installe dans la capitale européenne de l’espace! @CNES @VidalFrederique @Elisabeth_Borne @jlmoudenc @CaroleDelga pic.twitter.com/jYk8nx7qAH
— Jean-Yves Le Gall (@JY_LeGall) May 30, 2020
Une déception évidente mais d'autres projets en ligne de mire
Toulouse Métropole a initié la démarche, ensuite rejointe par la région, le département et la préfecture. Tous ont travaillé main dans la main pendant plus d'un an pour monter le dossier de candidature.Jean-Claude Dardelet, vice-président de Toulouse Métropole en charge de l'attractivité, reconnait la déception de ne voir le dossier toulousain choisi mais insiste aussi sur le fait que "Toulouse est prête pour d'autres projets d'envergure, déjà en cours, comme par exemple le centre spatial pour l'OTAN ou de gros dossiers dans le domaine de la santé".Pendant près de 18 mois, nous avons visité sept ministères pour chanter le gospel toulousain"
François Lalaurette, Directeur des opérations pour les prévisions à Météo France, reconnaît que Météo France a été très moteur dans cette candidature toulousaine, avec une table ronde encore la semaine dernière avec les intervenants locaux et partenaires. Il ajoute que "le tissu toulousain en matière de climat est reconnu au plus haut niveau même si cela n’a pas suffi pour décrocher le précieux sésame cette fois-ci".
Le député de la Haute-Garonne, Mickaël Nogal, et le Secrétaire d'Etat chargé des Affaires Européennes, Clément Beaune, ont également relayé l'information sur les réseaux sociaux.Il y a bien sûr une déception de ne pas avoir pu mener le dossier au premier niveau mais cela restera une très belle candidature. Ce travail collectif entre l’état, la région, le département, le milieu de la recherche etc… laissera des traces positives
? Centre météo européen : #Toulouse reste aux portes de la finale.
— Mickael Nogal (@MickaelNogal) December 9, 2020
Ma réaction ⤵️ pic.twitter.com/pwS0hZxMEM
Je suis déçu avec vous. L’Etat et l’ensemble des élus ont uni leurs forces pour mener cette bataille, nous n’avons ménagé aucun effort. Nous continuerons à promouvoir l’excellence scientifique de #Toulouse ????@jlmoudenc @CaroleDelga @GeorgesMeric @barbarapompili @gouvernementFR
— Clement Beaune (@CBeaune) December 9, 2020
Des perspectives positives pour l’emploi à Toulouse
L’ouverture de ce centre implique la venue de nombreux scientifiques dans la ville retenue. Jusqu’à 250 personnes auraient pu rejoindre Toulouse et investir un nouveau bâtiment dans l’éco quartier « Toulouse Aerospace » à Montaudran.Dans le contexte sanitaire actuel et la crise dans le monde aéronautique, cette perspective en terme d’emplois était aussi de bon augure pour compenser une toute petite partie des emplois impactés chez Airbus.
Le suspense était à son comble mais l'annonce qui vient de tomber fait envoler les espoirs d'un dénouement favorable pour Toulouse. Bonn est l'heureux élu. Suivi de Barcelone puis de Toulouse, en troisième position.
Retrouvez ici la candidature en vidéo de la ville de Bonn, en AllemagneECMWF Council today selected Bonn to host the Centre’s new and third site. Blown away by the quality of all nine proposals. Grateful for Member States support. Excited by this new phase in scientific collaboration. #OneECMWF pic.twitter.com/IRtwIOMIzr
— ECMWF (@ECMWF) December 9, 2020
Les 4 critères de sélection étaient les suivants :Fantastic! #Bonn is applying as the new home of the European weather center @ECMWF - with a video featuring rubber ducks https://t.co/H1ga63q7P6
— Kevin C. Helfer (@KevinCHelfer) November 10, 2020
- l'environnement scientifique (climat, météorologie, environnement, numérique), pour lequel Toulouse était 1er au classement.
- La qualité du bâtiment et de l'accueil des familles.
- L'accompagnement financier.
- Les connections et transports.