Les familles ne pourront plus se voir refuser une visite à leurs parents dans les établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes. Elles pourront venir sans rendez-vous. Un assouplissement qui ne rassure pas certains directeurs d'établissements.
Les visites dans les maisons de retraite avaient été interdites le 11 mars dernier, une semaine avant le début du confinement, pour freiner l'épidémie du coronavirus.
Assouplissement progressif
Puis le 20 avril, les visites en Ehpad avaient été autorisées progressivement mais dans des conditions très strictes, distanciation sociale, séparation par plexiglas, port du masque, pas de visites en chambre. Tous les établissements ne s'y étaient d'ailleurs pas soumis.
Début juin, le protocole sanitaire autorisait la visite de plus de deux personnes à la fois et la possibilité de faire venir des mineurs, sous réserve qu'ils portent un masque.
Vers plus de libertés pour les familles et les résidents
Après les annonces du Président de la République dimanche 14 juin, le ministère des solidarités et de la santé a engagé une phase supplémentaire de déconfinement progressif et sécurisé dans les établissements ne déclarant plus de cas possibles ou confirmés de Covid-19.
#Coronavirus #COVID19 | Communiqué
— Ministère des Solidarités et de la Santé (@MinSoliSante) June 16, 2020
Mise en oeuvre de la phase suivante de déconfinement dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées (EHPAD et USLD).
? Lire le communiqué : https://t.co/mZhYTYzmhi pic.twitter.com/yXDMI2ijx7
Les directeurs d'établissements doivent établir, au plus tard le 22 juin 2020, un plan de retour à la normale avec :
- la reprise des sorties individuelles et collectives et de la vie sociale au sein de l’établissement
- la fin du confinement en chambre
- la reprise de l’ensemble des interventions paramédicales
- la reprise des admissions en hébergement permanent et en accueil de jour
Des visites sans rendez-vous : "Certaines familles vont être incontrôlables !
La principale mesure de ce "retour à la normale" consiste à permettre les visites des proches sans rendez-vous. Florence Puech, directrice de deux Ehpad en Haute-Garonne réagit :"On comprend que les familles ont besoin de retrouver le contact avec leur proche. D'ailleurs nous l'avons toujours maintenu à distance pendant tout le confinement grâce à des appels en visio par exemple. Mais les visites sans rendez-vous nous exposent à des familles incontrôlables." La directrice développe :
10% des familles sont très compliquées à gérer, elles sont agressives car angoisées. Il faut que l'on garde le contrôle pour la santé de nos résidents et de notre personnel.
indique Florence Puech, directrice de deux ehpad en Haute-Garonne.
Cette professionnelle estime que ces assouplissements sont positifs mais qu'ils interviennent toujours sans consultation des principaux intéressés. Dans son communiqué, le ministère des solidarités et de la santé ponctue : "ces évolutions devront s’accompagner d’une vigilance continue, à travers l’application systématique des gestes barrières et la mise en place de réponses immédiates en cas de suspicion de nouveau cas de Covid-19 au sein de l’établissement (dépistages élargis et systématisés selon la doctrine en vigueur depuis le 7 avril 2020)."