REPORTAGE. Découvrez les artistes qui font vivre les ateliers du 50cinq, haut lieu de la culture urbaine à Toulouse

Artistes, plasticiens, graffeurs mais aussi menuisiers, architectes et céramistes se côtoient et collaborent dans les ateliers du 50cinq à Toulouse en Haute-Garonne. Dans les anciens locaux de Latécoère, l'art urbain et l'artisanat ont remplacé les avions.

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Laissé à l'abandon pendant plusieurs années, le site du 50cinq est devenu depuis 2014 un lieu de culture et d'expression artistique. Cette friche industrielle a été transformée en lieu d'exposition et de collaboration pluridisciplinaire. Dans ces anciens bâtiments historiques de Toulouse dans le quartier de Montaudran, l'artisanat et la culture urbaine ont succédé à l'aéronautique.

Lorsque l’on arrive au 50cinq, le premier atelier est celui de Fred Manenc. "Monochromaniac" comme il se définit. Il travaille une seule couleur par pièce. Ce plasticien, dynamise les couleurs selon son envie et mélange pour un résultat brillant ou mat. Avec une brosse ou une spatule, il applique l’huile et sa couleur. 

Fred Manenc est arrivé au 50cinq depuis le début, il y a 5 ans. "On fait beaucoup de rencontres, mais le gros avantage est que l’on peut travailler ensemble, ça nous apporte des choses différentes et une vision différente. Ce qui est très intéressant, c’est le partage, chacun a sa vision et son univers mais on le partage et on se donne des conseils techniques aussi", se réjouit l'artiste. 

Derrière l’atelier de Fred Manenc, Nicolas Dutouron, lui,  travaille le bois. Il est menuisier. Il conçoit de l’agencement sur mesure et fabrique du mobilier. Aujourd’hui, il ponce les portes en châtaignier qu’il a fabriqué sur mesure. Son atelier est aussi partagé avec des amis qui « customisent » et préparent des motos.

Lui aussi est là depuis 5 ans. Il a vu les ateliers se monter au fur et à mesure avec l’arrivé des artisans et des artistes. "Tout le monde est très ouvert ici et c’est vraiment bien comme lieu de travail, on discute sur des projets, on se met en relation. Je collabore avec Fred Manenc sur une table, avec Julien Soone sur des présentations pour ses oeuvres et aussi des projets de meubles avec Atout Fer mon voisin d'atelier", souligne Nicolas Dutouron.

Mon objectif est d’aller sur la création, c’est la finalité de mon travail et être entouré d’artistes, c’est motivant pour moi et cela me pousse à aller dans ce sens là.

Nicolas Dutouron, menuisier

Ci-dessous, vous pouvez voir l'interview de Nicolas Dutouron.

En janvier 2018, Julien Soone a pris les commandes en devenant président de l’association 50cinq. "C’est un lieu de partage, ce lieu a été créé pour que l’art demeure et aussi donner la chance à des artistes en devenir. Je suis quelqu’un de généreux et pour moi c’est hyper important d’aider. Je veux bâtir une alchimie, rebâtir quelque chose de sensé".

"Il y a 13 bureaux avec une trentaine de personnes, céramiste, architecte, désigner, styliste modéliste tatoueur, graphiste, studio d’enregistrement et chacun paient son loyer. On a plein de corps de métiers diffèrents et on essaie de faire rentrer des gens qui peuvent travailler ensemble et pas se tirer la bourre", précise Julien Soone.

L'objectif est de créer, fédérer, rassembler, crédibiliser et mettre en avant.

Julien Soone, Graffeur designer

Chacun se nourrit du travail de l’autre

A travers des baies vitrées, on aperçoit le bureau de Clément Fabre. Arrivé il y a deux ans par hasard, Clément Fabre est architecte. Pour lui, le 50cinq est "un melting-pot créatif, une sorte de transversalité des arts".

"Lorsque l’on fait une pause, on va voir le menuisier, le peintre, l’artiste, le graffeur, et là, on se nourrit du travail de l’autre et on ne pourrait pas l’avoir dans un bureau traditionnel. On ne fait pas que s’inspirer, on travaille ensemble. Avoir la compétence d’un menuisier à côté, c’est génial, cela nous permet d’être très efficace puisque tout est sur place. On développe les détails et l’exécution du chantier ensemble beaucoup plus rapidement".

Ici, on fait notre art à fond sans transiger, sans compromis. Cette radicalité, on la partage tous.

Clément Fabre, architecte

Regardez l'interview de Clément Fabre ci-dessous.

A l'étage, dans des containers qui se superposent, Sylvie dit Moko peint des portraits, des paysages et des arbres. Elle est arrivée au mois de février au 50cinq pour s’agrandir et être avec d’autres artistes. "Pour retrouver une dynamique et ne pas rester seule dans mon coin. Ce qui permet de créer une émulation et développer sa création".

Je suis devenue professionnelle. En deux mois, j’ai créé une dizaine de tableaux alors qu’avant c’était un de temps en temps.

Moko, artiste peintre

"On échange beaucoup et on s’entraide. Ça permet de travailler ensemble sur un projet qui devient commun. On donne et on demande l’avis des autres, c’est important. On se montre ce que l’on fait et on en tire chacun du bénéfice, corriger des erreurs que l’on ne voit pas", insiste Sylvie.

"Pour un créatif, c'est un luxe"

Ami de longue date de Julien Soone, Snake travaille la typographie et le figuratif. Il articule des mots colorés sur le personnage dessiné. La toile sur laquelle il travaille en ce moment est une commande d’une personne issue du milieu médical. "Je me suis approprié le sujet, pendant le deuxième confinement, pour faire une critique sur le corps médical qui se bat et qui n'a pas d’argent".

Snake a posé ses toiles au 50cinq depuis 3 mois. "C’est un confort, cela m’apporte beaucoup en qualité de travaille. Un espace dédié à ça avec beaucoup de lumière et de volume, pour un créatif, c’est un luxe".

Retrouvez l'interview de Snake.

A la tombée de la nuit, Le Spectre est le gardien du temple. Rappeur toulousain, il a monté le studio d’enregistrement dans les Ateliers du 50cinq avec Louazif (un autre rappeur toulousain) et grâce à cela, ne dépend plus de personne. "Autonome à 100%, on a deux beatmaker pour les instrumentaux, on fait tout tout seul, on a réunis plusieurs rappeurs avec des flow différents comme Billy Bats, Louazif, Boris BBG et Dadoo", révèle Le Spectre.

L’objectif est de sortir un album pour la rentrée.

Le Spectre, rappeur toulousain

Le rappeur est très enthousiaste d'être dans ce lieu atypique, "on est bien entouré, ici c’est un vrai lieu de vie, c’est un truc de ouf, le rap est mélangé avec le graf, on revient à la base du Hip-Hop. On est avec l’élite du graf ici. C’est des X-men, on a gagné en énergie, c’est super positif".

Dans cet espace de vie, aménagé avec des containers qui s'empilent et s'entremêlent pour créer du volume, les acteurs du 50cinq contribuent au rayonnement artistique et à la vie culturelle de Toulouse. "Ces anciens locaux de Latécoère où l'on construisait des avions est devenu le coeur du réacteur des graffeurs Toulousains", se réjouit Dadoo.

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