Déferlement de haine sur les réseaux sociaux : "c'est compliqué, il faut poursuivre tweet par tweet", un élu déterminé à obtenir justice

Après une vidéo de protestation contre la venue d'Eric Zemmour près de Toulouse en 2022, Guillaume De Almeida Chaves a reçu des milliers de messages violents sur les réseaux sociaux. Un procès va avoir lieu fin novembre, mais une seule personne sera jugée pour insulte. Explications.

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"Ne jamais rien lâcher face à la haine !" Guillaume De Almeida Chaves, conseiller régional d'Occitanie, a été victime d'un déferlement de haine sur les réseaux sociaux après s'être publiquement opposé à la venue d'Eric Zemmour près de Toulouse en octobre 2022. "Il y a deux ans, j'ai reçu plus de 2000 messages racistes, violents pour m'être opposé à l'extrême droite", explique celui qui avait alors porté plainte. Un procès aura lieu le 26 novembre.

"Je ne m'attendais pas à un tel déversement de haine"

Le 22 octobre 2022, Guillaume De Almeida Chaves poste une vidéo sur les réseaux sociaux. Il est alors à Bruguières, au nord de Toulouse, pour dénoncer la présence d'Eric Zemmour qui tient un meeting. Face caméra, le conseiller régional tient à rappeler que l'Occitanie est une terre d'accueil et de partage. "Jusqu'au bout, je me battrai contre les idéaux racistes, contre les idées fascistes, contre l'homophobie, la xénophobie déversés librement dans cette salle", expliquait alors Guillaume De Almeida Chaves dans cette vidéo.

Son message posté sur X, anciennement Twitter, va entraîner un véritable déchainement. L'élu reçoit en retour des dizaines et des dizaines de messages haineux. Certains le traitent de "collabo". Deux ans plus tard, Guillaume Almeida Chavez ne regrette absolument pas de s'être ainsi opposé à la venue d'Eric Zemmour. Ne regrette pas non plus d'avoir fait cette vidéo. "J'en connaissais le prix. Mais je ne m'attendais peut-être pas à un tel déferlement de haine", nous dit-il aujourd'hui.

Quand on attaque mes origines dont je suis fier et ma famille, ce sont des choses qui ont pu m'affecter dans un premier temps. Mais derrière, ça renforce, ça motive encore plus pour se mobiliser sur ce sujet.

Guillaume De Almeida Chaves, élu à la Région Occitanie

Dans son combat contre l'extrême droite, le conseiller régional est déterminé à aller jusqu'au bout.

Des milliers de messages, une seule personne jugée

Avec l'aide d'un avocat spécialisé, l'élu va porter plainte et tenter d'engager des poursuites contre une dizaine de personnes. Une seule sera jugée le 26 novembre pour injures envers un citoyen chargé d'un mandat public. Preuve de la difficulté de mener des procédures judiciaires quand il s'agit des réseaux sociaux. "On a dû interpeller dans un premier temps Twitter pour qu'ils nous donnent des adresses IP. Et c'est très compliqué car, ensuite, il faut poursuivre un par un. Tweet par tweet", explique Guillaume De Almeida Chaves.

Et derrière, il y a un coût. L'élu a déboursé 4000 euros pour aboutir à ce procès. Notamment pour faire des constats d'huissier. "Je pense qu'il fallait le faire. Pour moi, mais aussi pour tout ce qui se passe sur les réseaux sociaux où la haine est de plus en plus libre du fait de l'anonymat."

À l'approche du procès, Guillaume De Almeida Chaves craint-il d'être à nouveau une cible sur les réseaux sociaux ? Il s'y attend. Sa dernière publication a d'ailleurs déjà été commentée par le délégué départemental de Reconquête en Haute-Garonne. "Il n'a rien reçu de bien méchant en retour, écrit Arthur Cottrel sur son compte X. (...) Pauvre chou, on lui a dit qu'il n'était pas un vrai Français..." Mais Guillaume De Almeida Chaves est plus que jamais déterminé. "Je ne me laisserai pas faire. À chaque dérapage, j'irai au bout", nous a-t-il répondu quant à savoir si d'autres procès pourraient suivre.

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