Demande de remboursement, dépôts de plaintes : des communes disent stop aux manifestations agricoles "musclées"

A deux reprises, en novembre 2023, à une semaine d'intervalle, les agriculteurs ont manifesté dans les rues de Toulouse (Haute-Garonne) et de Castelsarrasin (Tarn-et-Garonne). Ces actions musclées se sont soldées par des tonnes de déchets à ramasser et des dégâts à réparer. Les municipalités ne veulent plus assumer le coût des opérations.

La colère agricole gronde. En novembre dernier des tracteurs et des manifestants se sont répandus dans les rues et le périphérique de Toulouse mais aussi devant la sous-préfecture de Castelsarrasin, dans le Tarn-et-Garonne.

Ces actions ont laissé des traces et des factures derrière elles. Le maire de Castelsarrasin (Tarn-et-Garonne) a envoyé la note au ministre de l'Agriculture

35 000 euros de facture

Le maire de Castelsarrasin entend et comprend le profond mécontentement des agriculteurs. Mais Jean-Philippe Bésiers ne veut pas assumer seul le coût des deux manifestations qui se sont déroulées sur sa commune.

Il chiffre le nettoyage et la remise en état à plus de 150 heures de travail pour ses équipes municipales.

Mais, surtout, il évalue le total des frais à 35 000 euros. Cette somme inclut notamment le recyclage des 65 tonnes de déchets déversées par les agriculteurs. 

Le maire de Castelsarrasin a adressé, symboliquement, la facture au ministre de l'Agriculture. Le courrier est parti le 12 décembre 2023 Jean-Philippe Bésiers n'espère pas recevoir un chèque ou un virement. Il souhaite toutefois une action des pouvoirs publics et que le "ministre s'explique car les collectivités ne peuvent pas être laissées seules face à un problème agricole qui ne révèle pas de leurs compétences. C'est au gouvernement de prendre ses responsabilités". 

Pour une commune comme la nôtre, de plus de 14 000 habitants, la facture s'élève à 2 euros 50 par habitant. C'est certainement peu à l'échelle nationale, mais très important pour nous.

Jean-Philippe Bésiers - maire de Castelsarrasin

Le maire de Castelsarrasin craint que le bilan ne soit que provisoire. Depuis début décembre, les tracteurs ont, de nouveau, perturbé la circulation. 

La contestation reste forte. "Nous avons connu lundi 4 décembre un épisode aigu de cette crise agricole, nous amenant à faire évacuer une école de 130 élèves face à la sous-préfecture par crainte de nouvelles actions" souligne Jean-Philippe Besiers.

Le "coup de gueule" de la mairie de Toulouse

Castelsarrasin n'est pas la seule commune confrontée à la mobilisation des agriculteurs. Toulouse (Haute-Garonne) n'a rien de "rural". Mais la Ville rose est forcément une cible de choix pour les manifestants. Les actions ont forcément un impact important et une forte visibilité lorsqu'il s'agit de la capitale régionale. 

Les agriculteurs ont bien conscience de ces évidences. Aussi, le 22 novembre dernier, ils ont mené des actions sur le périphérique et en centre-ville. Là aussi, comme dans le Tarn-et-Garonne, la mairie a dû financer le nettoyage (7500 euros) et réparer les dégâts, notamment la remise en état de la pelouse, allées Jules Guesdes (5500 euros).

La mairie a fait passer un message très clair aux agriculteurs. Un message selon lequel des dégradations ne seront plus tolérées.

C'est l'adjoint chargé du Bien manger et des marchés qui a servi de médiateur. Jean-Jacques Bolzan, de par son "portefeuille", est en relation permanente et étroite avec des producteurs et des éleveurs.

L'élu toulousain a adressé un message de fermeté et de tolérance zéro auprès des Jeunes Agriculteurs (JA). Des appels téléphoniques et une rencontre avec le président des JA de la Haute-Garonne s'est déroulée. " Je leur ai rappelé que ce n'est pas possible que, comme lors de la dernière manifestation, ils labourent une pelouse municipale" souligne Jean-Jacques Bolzan. 

Selon nos informations, le maire de Toulouse va également adresser une lettre aux agriculteurs. Une lettre dans laquelle Jean-Luc Moudenc doit exprimer son soutien au monde agricole et rappeler que tout débordement fera l'objet d'un dépot systématique de plainte.

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