Fumiers déversés, pneus et bitumes brûlés, les manifestations des agriculteurs occasionnent souvent des dégâts dans les centres-villes. À Toulouse, après plusieurs heures de blocages et d'embouteillages ce mercredi 22 novembre, l'heure est au nettoyage et à la réparation des dégâts engendrée par le passage des tracteurs. Vinci Autoroutes a porté plainte.
Ce mercredi 22 novembre, une cinquantaine de tracteurs ont bloqué Toulouse. Les jeunes agriculteurs se sont regroupés en centre-ville devant le site de la cité administrative, pour exprimer leur colère. Dans l'après-midi, ils ont décidé de bloquer la rocade toulousaine dont certains axes sont restés fermés temporairement.
En bloquant la circulation avec leurs tracteurs et en incendiant des pneus et déversés du fumier, les jeunes agriculteurs ont bloqué la circulation des automobilistes nombreux sur les routes.
Il y a eu beaucoup de bouchons, c’est parti dans tous les sens. On a eu du mal à chiffrer le nombre de kilomètres de bouchons, on a surtout parlé en temps de parcours rallongés. C’était paralysé partout.
Denis Laurent, responsable communication Vinci Autoroutes
De nombreux dégâts ont été occasionnés en centre-ville mais aussi sur la rocade. L'autoroute A62 est restée coupée en direction du périphérique intérieur suite à ces dégradations.
19h30 ⚠️ #A62 TOUJOURS coupée en direction du périphérique intérieur de Toulouse après l'entrée n° 13 Borderouge suite à une manifestation et au nettoyage des chaussées. ➡️ Sortie obligatoire/entrée interdite n°14 Croix Daurade. Écoutez @Radio1077 #InfoTrafic
— Autoroute A62 (@A62Trafic) November 22, 2023
Denis Laurent, responsable de la communication dans la région sud-ouest pour Vinci Autoroutes confirme "qu'ils ont été obligés de fermer la bretelle de l’A620 vers l’A64 une bonne partie de l’après-midi pour nettoyer les déchets qui avaient été déposés".
4 heures pour remettre la circulation
Le plus important et le plus dommageable a été sur le périphérique Est. "Le blocage a été au niveau de l’échangeur de Croix Daurade en direction de Montpellier de 18 heures à 21 heures 30".
De 18 heures à 19 heures, les pompiers sont intervenus pour éteindre les incendies, ensuite il a fallu évacuer les déchets et nettoyer avec des balayeuses. Nous avons remis la circulation entre 21H30 et 22 heures.
Denis Laurent, responsable communication Vinci Autoroutes
La société Vinci a porté plainte pour les dégradations subies. Les travaux ont été importants pour remettre en état la chaussée le plus vite possible et de nombreuses personnes ont été mobilisées.
"Suite aux incendies, la chaussée a été dégradée, on a été obligé de mettre en place une signalisation spéciale et de baisser la limitation de vitesse", souligne Denis Laurent.
Et il va falloir que l’on intervienne une nouvelle fois pour refaire l’enrobage, ce qui va nécessiter des travaux avec des fermetures pour des raisons de sécurité. Ces travaux ne sont pas encore définis.
Denis Laurent, responsable communication Vinci Autoroutes
Mais pour l'instant, pas de montant chiffré de ces réparations, "c’est un peu prématuré, nous sommes en train de le chiffrer mais nous ne préférons pas donner le coût de cette opération", précise Denis Laurent.
L’indicateur, c’est 12 tonnes de déchets que nous allons faire passer dans des filières de traitements spécialisées.
Denis Laurent, responsable communication Vinci Autoroutes
Prestataires
Vinci Autoroutes n'a pas les outils pour ce genre d'événements. Ils font appel à des prestataires, comme des entreprises de travaux publics qui vont mettre à disposition des balayeuses et des bennes afin d'évacuer les déchets.
Le centre-ville de Toulouse a aussi subi des dégâts. Sur X (anciennement Twitter), le maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc "comprend la colère des agriculteurs et respecte leur droit de l’exprimer... mais condamne les feux, les déversements de détritus divers et le blocage du périphérique".
Je comprends la colère des agriculteurs et respecte leur droit de l’exprimer tant ils sont confrontés à des difficultés majeures. En particulier des normes qui évoluent de manière exponentielle, et qui ne s’imposent pas toujours aux produits que nous importons.
— Jean-Luc Moudenc (@jlmoudenc) November 22, 2023
Mais je ne peux… https://t.co/imosCxV3os
Les jeunes agriculteurs risquent de continuer leurs blocages et entendent faire pression sur les pouvoirs publics pour obtenir un plan global destiné à sauver la filière.