La terrible tuerie commise samedi au musée juif de Bruxelles ravive des souvenirs douloureux à Toulouse, deux ans après les crimes de Mohamed Merah. Le ministre de l'Intérieur français, Bernard Cazeneuve, a d'ailleurs ordonné une protection renforcée des lieux juifs.
Forcément, les événements survenus samedi à Bruxelles, en Belgique, ont une résonance particulière dans la ville rose...
Deux ans après les crimes perpétrés par Mohamed Merah, meurtrier de trois enfants et un adulte dans une école juive de Toulouse, la fusillade dans le musée juif de la capitale belge émeut la communauté européenne et suscite les réactions les plus vives de la part des institutions juives de France et plus largement du monde entier.
Ces dernières ont immédiatement fait le parallèle entre les deux drames et appelé, dès samedi soir, à lutter contre l'antisémitisme.
"Tout porte à croire qu'il s'agit d'un attentat antisémite", a d'ailleurs indiqué la ministre belge de l'Intérieur Joëlle Milquet, qui s'est rendue très vite sur les lieux du drame, au coeur du quartier touristique des Sablons, connu pour ses antiquaires et ses chocolatiers.
Le président du Congrès juif mondial, Ronald S. Lauder, a dénoncé un "acte haineux et terroriste". "Deux ans après les meurtres sauvages de Toulouse (France), il s'agit à nouveau d'un exemple de ce à quoi la haine et l'antisémitisme mènent", a estimé de son côté le Congrès juif européen.
"C'est évident qu'on pense à ça", expliqué le ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders, en évoquant l'affaire "Merah".
Les lieux juifs protégés en France
Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a assuré samedi soir que les mesures de protection des lieux juifs avaient été immédiatement renforcées après la fusillade au Musée Juif de Bruxelles, a indiqué à l'AFP le président du consistoire israélite de France, Joël Mergui.
"Le ministre de l'Intérieur m'a assuré de son soutien, de sa vigilance et du renforcement immédiat des mesures de protection devant les lieux juifs en France", a dit M. Mergui, qui venait de s'entretenir longuement par téléphone avec M. Cazeneuve, quelques heures après l'attaque ayant fait trois morts et un blessé grave.
Réagissant à l'attaque de Bruxelles, le président du consistoire - organisme représentant toutes les tendances de la communauté juive auprès des pouvoirs publics - a dit sa "colère" et son "inquiétude".
"Après Toulouse, c'est Bruxelles, dans un climat d'augmentation régulière de l'antisémitisme en Europe", antisémitisme qui "tue à nouveau à la veille des élections européennes", a-t-il poursuivi.
"J'espère un réveil des démocraties européennes contre la montée des extrémismes, pour que, 70 ans après la Shoah, on mette un frein définitif à cet antisémitisme meurtrier", a encore dit Joël Mergui, exprimant au nom de la communauté juive de France - la plus importante d'Europe - sa solidarité à celles de Bruxelles et de Belgique.