Selon Réseau éducation sans frontières du Gers (Resf 32) une mère et ses 2 enfants ont passé la nuit de mercredi à jeudi au sein du Centre de rétention administrative de Cornebarrieu. Une mesure prise, selon eux, à l'encontre d'une directive de Manuel Valls, alors ministre de l'intérieur.
Une quinzaine de personnes, notamment des membres de Réseau d'éducation sans frontières et du cercle des voisins, se sont rassemblés ce matin devant les portes du Centre de rétention administrative situé à Cornebarrieu, pour protester contre l'enfermement de 2 enfants mineurs et de leur mère d'origine Kosovare.
L'un à 2 ans, l'autre agé de 8 mois, serait malade des os et aurait une jambe dans le plâtre.
Cette décision de reconduite été prise par la préfecture du Gers.
L'indignation des membres est d'autant plus grande, que la rétention des enfants mineurs serait selon eux, contraire à une circulaire présentée par Manuel Valls, alors ministre de l'intérieur en 2012.
Cette circulaire donne instruction aux préfets "d'assigner à résidence les familles en alternative au placement en rétention"
Selon la circulaire "les familles de sans-papiers avec des mineurs ne seront plus, en règle générale, placées en centres de rétention, mais assignées à résidence dans des conditions strictes et dans un délai qui ne pourra excéder 45 jours (renouvelable une fois)"
Dans un communiqué la préfecture du Gers précise que les membres de la famille ont été "définitivement déboutés du droit d’asile avec une obligation de quitter le territoire français, signifiée d’abord par le préfet de Haute-Savoie le 22 octobre 2013, obligation à laquelle ils se sont soustraits pour s’installer ensuite dans le Gers".
Selon toujours la préfecture du Gers, la mère et ses 2 enfants, auraient accepté une reconduite au Kosovo, après qu'ils se soient retrouvés à la rue, suite à l'abandon du père de famille.
Colère de Resf
"Faux et inadmissible" selon Resf 32, dont une délégation a rencontré la famille ce matin au CRA de Cornebarrieu.
Si la famille a accepté une reconduite à la frontière, c'est dans un premier temps pour bénéficier d'un toit. "Vue la pathologie d'un des enfants il était plus que nécessaire de trouver un toit en urgence pour la maman." explique Fabienne Verrette de RESF32, ce qui a permis à la famille de rester plus de 90 jours dans un hôtel.
Ce matin, quelques minutes avant le décollage pour le Kosovo à bord d'un vol commercial, la mère de famille a refusé d'embarquer.
La Cimade, seule intervenante jusqu'alors dans les centres de rétention administrative (CRA),a décidé de déposer un recours en référé.