Le magazine Envoyé Spécial de France 2 a diffusé jeudi 7 septembre un reportage dénonçant les méthodes de management à l'hôpital public en prenant exemple sur le CHU de Toulouse. Depuis la polémique enfle. La direction du CHU réagit ce samedi.
Dans ce reportage diffusé jeudi 7 septembre dans l'émission Envoyé Spécial sur France 2, la journaliste parle des nouvelles méthodes de gestion du personnel et de l'activité dans les hôpitaux publics français. Pour illustrer ses propos, elle prend l'exemple du CHU de Toulouse. Le reportage commence par des éloges, puis rapidement, la journaliste dénonce les pressions économiques subies par le personnel, le manque de salariés, la polyvalence forcée du personnel qui doit tourner dans les différents services, conséquences possibles d'erreurs médicales.
''Au CHU de Toulouse, les agents de santé sont des ouvriers de la santé''
Les mots sont durs et la journaliste argumente ses propos avec des documents internes et des témoignages de personnels, représentants du personnel et famille de patients.
Le reportage cite notamment le rapport d’un cabinet d’expertise, réalisé en 2016, à la suite du suicide d’un agent sur son lieu de travail. Il dénonce un « management délétère et trop autoritaire » et une « industrialisation des organisations de travail ».Dans son reportage, la journaliste Julie Pichot pointe du doigt, la volonté de l’État de réduire le déficit de 6 milliards d’euros de la Sécurité sociale. L'Etat imposerait donc aux établissements publics d’être gérés comme des entreprise privées. À Toulouse, le déficit serait passé de 29 à 19 millions d’euros en un an, selon Julien Terrié, secrétaire au Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) du CHU, et membre de la CGT qui intervient plusieurs fois dans le reportage.
Julie Pichot explique avoir sollicité à plusieurs reprises la direction du CHU, demande refusée à chaque fois jusqu'à ce que l’équipe de télévision interpelle Raymond Le Moign, le directeur général du CHU, sur un parking de l’hôpital des enfants. Ce dernier acceptera finalement une interview dans son bureau et reconnaît : "Il se passe un processus important de mutation des métiers, des pratiques professionnelles et des organisations, qui conduit un certains nombres de personnels à s’interroger. Il y a ce sentiment au CHU de Toulouse, qu’il faut que j’accompagne. Un grand nombre de ces agents ont été sursollicités ces dernières années."
Contrevérités flagrantes et reportage à charge
Deux jours après la diffusion de ce reportage, la direction du CHU réagit. Dans un communiqué, elle parle de contrevérités flagrantes, de reportage à charge. Ajoutant : ''Les témoignages ne sont nullement le reflet de la réalité vécue dans notre maison''.
Toujours selon la direction, ces témoignages ''ont été fabriqués ou mis en scène pour présenter une image négative du CHU de Toulouse et disqualifier le travail des professionnels hospitaliers. Il est regrettable qu’une image tronquée ait pu être donnée de notre établissement de santé, à l’heure où justement, le CHU de Toulouse fait la une de l’hebdomadaire « Le Point » par sa présence dans le trio de tête des meilleurs hôpitaux de France pour la vingtième année consécutive !"
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