Cédric Jubillar va t-il être maintenu en prison ? Le suspect n°1 dans l'affaire de la disparition de sa femme, Delphine, sera entendu par un juge ce jeudi 9 juin à Toulouse. Objectif : obtenir sa remise en liberté.
Ce jeudi 9 juin 2022, Cédric Jubillar sera une nouvelle fois entendu par le juge des libertés et de la détention à Toulouse. Soupçonné du meurtre de son épouse Delphine, disparue dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020 dans le Tarn, Cédric Jubillar est en détention provisoire à la maison d'arrêt de Seysses depuis près d'un an. Un mandat de dépôt qui arrive à échéance le 18 juin.
La défense campe sur ses positions
" Le mandat de dépôt, d'une durée d'un an, arrive à échéance dans quelques jours. Cédric Jubillar est innocent, la détention est injustifiée et on va le répéter devant le JLD (juge des libertés et de la détention), jusqu'à ce qu'on soit entendu", martèle Jean-Baptiste Alary, l'un des avocats du mari de l'infirmière disparue.
Le 18 juin 2021, six mois après que Delphine, 33 ans, a été vue pour la dernière fois chez eux à Cagnac-les-Mines, près d'Albi, son mari a été mis en examen pour homicide volontaire. Et placé en détention provisoire près de Toulouse.
" C'est un dossier qui, au lieu de s'étayer, se délite, s'effondre chaque jour un peu plus", rajoute encore l'avocat, tandis que Cédric Jubillar maintient qu'il n'a rien à voir avec la disparition de sa femme, qui venait de lui annoncer sa décision de divorcer. Plusieurs demandes de remise en liberté ont été déposées, toutes rejetées.
Probable huit clos
L'audience de ce jeudi 9 juin devant le juge se tiendra probablement à huis clos, selon Me Alary, à compter de 10h00 au palais de justice de Toulouse. Cédric Jubillar sera entouré de ses avocats.
Sans preuve accablante, aveux, scène de crime ou corps pouvant livrer des éléments décisifs, les enquêteurs estiment toutefois avoir réuni un faisceau d'indices suffisant pour justifier le maintien en prison du peintre-plaquiste de 34 ans.
Pour Me Philippe Pressecq, avocat de proches de Delphine Jubillar, " il n'y pas débat, les conditions du maintien en détention sont réunies. Il y a des indices graves et concordants laissant penser que la personne mise en examen a participé à l'infraction". Depuis un an, ajoute t-il, " nous n'avons pas vu un seul élément venir dire l'inverse. Dans le dossier, on a trois pages d'éléments graves et concordants contre Cédric Jubillar. Personne ne comprendrait qu'il ne soit pas maintenu en détention".
Recherches vaines
Delphine, infirmière de nuit dans une clinique d'Albi, a disparu dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020 de la maison où le couple vivait avec leurs deux enfants. Au petit matin, Cédric a alerté les gendarmes, affirmant qu'elle était sortie en fin de soirée promener leurs chiens et qu'il ne l'avait pas revue.
Lors de sa mise en examen, le procureur de Toulouse avait dépeint un "contexte de séparation très conflictuel" et souligné que le suspect n°1 avait "de très grandes difficultés, affectives et matérielles, à accepter (la) séparation".
Depuis, les enquêteurs ont mené des recherches de grande ampleur pour tenter de trouver le corps de Delphine. Notamment après les déclarations d'un prisonnier, détenu dans une cellule voisine de celle de Cédric Jubillar, dans le quartier d'isolement de Seysses.
Libéré à l'automne, celui-ci avait déclaré aux enquêteurs avoir recueilli des aveux du mari, qui lui aurait notamment confié avoir enseveli le cadavre de sa femme près d'une ferme, à environ un kilomètre de Cagnac-les-Mines.
D'importantes fouilles ont alors été menées dans ce secteur, avec l'aide d'unités spécialisées de l'armée. Mais toujours rien. " On fonctionne un peu comme un système de preuves de l'Ancien Régime, à l'époque où quatre ouï-dire valaient une preuve", a récemment déploré Me Emmanuelle Franck, autre avocate de la défense.
Si le juge décide du maitien en prison de Cédric Jubillar, les avocats du mari de Delphine pourraient une nouvelle fois contester cette décision. Et la chambre de l'instruction de la Cour d'appel de Toulouse sera alors saisie.