Ils sont 35 candidats entre 18 à 52 ans et tous connaissent les affres du bégaiement. Pendant 7 semaines, ils vont se dépasser pour se préparer à un concours d'éloquence dont la finale aura lieu au théâtre Bobino à Paris. Au fil des jours et des prises de paroles, le regard sur le handicap change, la honte et la peur disparaissent, la transformation opère.
"Le bégaiement fond au soleil" : un film de Mélissa Brossart à voir le jeudi 11 janvier 2024 à 22h50. Une coproduction France 3 Paris Ile de France et la Clairière Ouest.
En France, plus de 650 000 personnes sont concernées par le bégaiement. Un handicap et "Le sujet et l’objet de toutes mes souffrances" confie Samira, jeune femme bègue depuis son plus jeune âge. Repliement sur soi, perte de confiance, dépression, c’est souvent le lot de celles et ceux qui bégaient et qui, fatigués, se découragent devant l'ampleur de la tâche.
Le film nous révèlent de nombreux témoignages où chacun se confie sur son expérience et ses ressentis face à l’obstacle : sons qui restent bloqués, syllabes répétées, mimiques d'efforts : "On passe notre temps à s’adapter, même par moments à anticiper. C’est épuisant (…) tu perds de la spontanéité là-dedans" raconte Samira, tandis qu’Amar explique comment il a fini par cacher son handicap "Je regardais mon miroir et je disais, "Bonjour", 1 fois, 2 fois, 3 fois (…) 7 fois et quand je me retourne pour dire bonjour à mon interlocuteur, ça ne marche pas (…) Au bout d’un moment tu craques, tu n’as plus envie de sortir de chez toi" . Un vrai parcours du combattant.
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Changer son regard sur le handicap
Au cœur de la grisaille, il existe toujours un coin de ciel bleu. L’association parole bégaiement (APB) crée chaque année un concours d’éloquence réservé aux personnes qui bégaient. Le défi est de taille. "Le but est de parler de ce handicap d’une manière positive" explique Mounah Bizri, l’un des créateurs du concours et président de l’association APB, au micro de Radio Campus Paris "Le bégaiement a longtemps été difficile pour moi et je voulais qu’il arrête d’être une limite".
Le bégaiement peut-être une source d’espoir et de compétences et ça, on en parle trop peu
Mounah Bizri, co-créateur du concours d'éloquence
L’art de d’éloquence en concours
Alors plusieurs candidats se lancent dans l’aventure. Ils ont de 18 à 52 ans et pendant 7 semaines ils vont suivre une formation de préparation au concours "J’ai décidé de faire face à ce qui me fait peur, notamment parler devant les gens" confie Marc.
Dans son film, la réalisatrice Mélissa Brossart, nous propose de suivre les participants.es au sein des classes et ateliers préparatoires qui les mènent à la finale "Le concours me donne une force que je n’avais pas" explique Samira.
Avec les prises de parole à découvert, aux yeux de tous et "en pleine lumière", la honte et la peur se dissolvent. Reste la beauté d’enfin oser être soi. Différent et unique !
