Les drag queens sont à la mode, et rien n'arrête leur ascension. Cet art vivant né dans la communauté LGBT est devenu la coqueluche du grand public. Parmi les drag queens les plus connues, Lova Ladiva, première reine de Toulouse (Haute-Garonne) à avoir été propulsée par l'émission Drag Race France.
Perruques extravagantes, talons hauts et maquillage outrancier... Sur la scène du Casino Barrière de Toulouse, le 10 octobre 2023, les reines de la deuxième saison de Drag Race France se donnent en spectacle, devant une foule exaltée.
"Est-ce que vous aimez l'irrévérence, l'impertinence, l'extravagance ? Vous êtes au bon endroit", annonce Nicky Doll, drag queen présentatrice de l'émission et maîtresse de cérémonie.
Diffusée sur France 2, Drag Race France est l'adaptation du show américain RuPaul's Drag Race, toute première compétition de drag queens télévisée, qui a propulsé le drag au-devant de la scène culturelle. La version française a eu un tel succès, qu'une tournée dans toute la France a été organisée.
Les drag queens sont ces créatures qui préforment le genre féminin. La plupart sont des hommes homosexuels qui se griment en exacerbant les attributs de la féminité. Mais n'importe qui peut faire du drag : homme, femme, personne transgenre, toutes sexualités confondues.
Une contre-culture devenue mainstream
La culture drag est à l'origine un mouvement militant, né aux Etats-Unis en 1969, après les émeutes de Stonewall, où les personnes LGBT se sont rebellées face à la répression policière.
Aujourd'hui, elles font la une des magazines, inondent les réseaux sociaux, participent à des shows et des émissions... Les drag queens sont devenues grand public. "Dans un pays qui adore le cabaret, qui est connu pour le moulin rouge et le lido, le drag collent parfaitement à l'esthétique française", assure Nicky Doll.
Le masque et la performance
En coulisse ce soir-là, on trouve Lova Ladiva, queen toulousaine de la saison 1. En se maquillant, elle glisse peu à peu dans son personnage. Ses yeux sont charbonneux et ses faux cils démesurément longs : "On a clairement un masque", avoue-t-elle. Derrière lequel tout est permis, et qui "sauve la vie de certains."
Sous le masque de Lova se cache Sébastien, 34 ans. Il commence sa carrière à 19 ans, en se produisant dans les boîtes de nuit toulousaines. Il la poursuit à Ibiza, New-York, Barcelone et partout en France. Quand Drag Race l'appelle en 2022, le coup de projecteur est immense.
Derrière la silhouette chargée de Lova, se cachent de vrais artisans du drag. Des tenues à presque 2000€ confectionnées par un styliste et des perruques tout aussi chères et travaillées, créées par une perruquière. Comme le dit Lova, le drag "ce n'est pas juste un homme qui se met en femme, mais un réel métier".
Feuilleton diffusé au JT de France 3 Occitanie à partir du 15 janvier 2024.