En 2019, avant la crise Covid, la présence de touristes en Occitanie a génèré 125 000 emplois en moyenne sur l’année, soit 7 % de l’emploi marchand de la région. L’Occitanie se classe au 5e rang des régions de France en nombre d’emplois liés à l’accueil de touristes, selon l'INSEE qui vient de publier une étude détaillée.
La présence de touristes génère 7 % de l’emploi marchand en Occitanie. En moyenne en 2019, soit avant la crise liée à l’épidémie de Covid, 125.000 emplois sont liés à la présence de touristes en Occitanie. Ils représentent 6,8% de l’emploi marchand, autant que le secteur de l’agriculture qui emploie 126.000 personnes. Parmi ces emplois touristiques, 21% sont non-salariés : il s’agit par exemple d’hôteliers, de restaurateurs, mais aussi de commerçants ou d’artisans dont l’activité est générée par la présence des touristes.
L’Occitanie se place au 5e rang des régions françaises pour le nombre d’emplois touristiques derrière l’Île-de-France (367000 emplois), Auvergne-Rhône-Alpes (177000), Provence-Alpes-Côte d’Azur (153000) et Nouvelle-Aquitaine (134000). Le poids du tourisme dans l’emploi marchand d’Occitanie (6,8%) est plus élevé que dans l’ensemble de la France (6,4%) : proche de la Bretagne (6,9%) ou de l’Île-de-France (6,7%), mais loin derrière Provence-Alpes-Côte d’Azur (8,9%) et la Corse (17,0%).
Un pic d'emplois en haute saison
On compte jusqu’à 181.000 emplois en haute saison. En Occitanie, le nombre d’emplois touristiques varie fortement durant l’année. Il passe du simple au double entre les mois de janvier et d’août. Ainsi, en janvier, quand la fréquentation touristique est à son minimum, la région compte 82.000 emplois touristiques.
En août, ce sont 181.000 emplois touristiques qui sont nécessaires pour répondre à la demande. La saisonnalité dans la région est plus marquée que dans l’ensemble des régions françaises où les emplois touristiques sont multipliés par 1,6 en moyenne durant l’été, mais elle est moindre qu’en Corse (x 3,4) où le tourisme est principalement estival. Les régions Auvergne-Rhône- Alpes et Île-de-France sont celles où la saisonnalité de l’emploi touristique est la moins marquée.
Un tiers des emplois touristiques dans l’hébergement et la restauration
En 2019, l’hébergement et la restauration génèrent 41.900 emplois touristiques, représentant un emploi touristique sur trois de la région. L’hébergement, totalement dédié au tourisme, emploie 26.700 personnes en 2019. Au final, la restauration génère 15.200 emplois liés au tourisme, soit un cinquième des emplois du secteur. Entre janvier et août, le nombre d’emplois dans le secteur de l’hébergement est multiplié par 2,4 mais l’amplitude saisonnière est encore plus forte dans la restauration avec un nombre d’emplois touristiques multiplié par 4,7 durant l’été. Les activités de sport et de loisirs comptent 10.500 emplois touristiques, soit 8% des emplois touristiques de la région. Ce secteur comprend des activités sportives (clubs de sport, enseignement de disciplines sportives et de loisirs, etc.) mais aussi les parcs de loisirs, les ports de plaisance ou les activités de plage.
Les touristes profitent également de leurs séjours pour visiter les sites naturels, le patrimoine architectural ou les infrastructures culturelles, générant des emplois pour les accueillir et les guider dans leurs visites. C’est dans ces secteurs que l’amplitude saisonnière est la plus forte, avec des emplois multipliés par 7,5 entre le creux du mois de janvier et le pic estival du mois d’août.
Des emplois concentrés dans l’espace urbain et sur le littoral
Avec 55.400 emplois touristiques, l’espace urbain concentre 44 % de l’emploi touristique régional : la moitié de ces emplois sont localisés dans les métropoles de Toulouse et de Montpellier. Cependant, comme les autres activités économiques sont très présentes dans l’urbain, la part de l’emploi touristique dans l’emploi marchand y est relativement faible (5 %). L’espace urbain accueille un important tourisme d’affaires, souvent de court séjour, qui s’étale tout au long de l’année et qui complète le tourisme de loisirs.
La saisonnalité de l’emploi touristique y est donc plus faible, avec un pic d’emplois l’été seulement 1,7 fois plus important qu’en hiver. Avec ses nombreux musées, cinémas, salles de spectacle ou monuments historiques, l’urbain concentre près de la moitié des emplois touristiques du patrimoine et de la culture de la région. Le littoral regroupe 21% des emplois touristiques de la région, soit 26.000 emplois en moyenne annuelle. La part de l’emploi touristique dans l’emploi marchand y est très importante (22 %). La clientèle touristique, essentiellement de loisirs, génère des emplois principalement dans la restauration et dans l’hébergement.
L'emploi en milieu rural et en montagne
Le territoire rural et la bordure du Massif central concentrent près d’un quart des emplois touristiques de la région, soit 29.000 emplois en moyenne annuelle en 2019. Dans la montagne pyrénéenne, l’emploi lié à l’activité touristique a un poids plus important.
Ainsi dans les stations de ski, 36% de l’emploi marchand est généré par le tourisme. Les touristes viennent en montagne pour le ski en hiver, mais aussi pour des activités sportives de plein air en été. Ainsi, 31% des emplois du secteur des sports et des loisirs de la région se situent dans les Pyrénées.
Enfin, spécificité régionale, le tourisme cultuel à Lourdes est à l’origine de 1.900 emplois touristiques en moyenne en 2019. Avec ses 135 hôtels, la ville de Lourdes capte 5% des emplois touristiques du secteur de l’hébergement en Occitanie.
Des femmes et des jeunes dans le tourisme
En Occitanie, 54% des salariés du tourisme sont des femmes, une proportion proche du niveau national (53%). La part des femmes est particulièrement forte dans les offices de tourisme (77%). Les femmes sont également majoritaires dans les emplois liés au tourisme des grandes surfaces, du commerce et dans l’hébergement. Elles sont en revanche moins nombreuses que les hommes dans les secteurs des sports et des loisirs (39% des emplois touristiques de ce secteur sont tenus par des femmes), du patrimoine et de la culture et dans la restauration (44 % chacun).
Dans la région, 17% des emplois salariés liés au tourisme sont occupés par des
jeunes de moins de 25 ans, une part proche du niveau national (18%), mais plus élevée que pour l’ensemble des emplois (14%). C’est dans la restauration que la proportion de jeunes est la plus importante (26%). Dans ce secteur, la moyenne d’âge est de 36 ans contre 39 ans pour l’ensemble des emplois touristiques.
Des emplois relativement moins pérennes et moins qualifiés
Les contrats à durée indéterminée (CDI) représentent 63% des contrats de travail touristiques en moyenne sur l’année. Cette proportion est cependant plus faible en juillet-août (49%) en raison de l’embauche de saisonniers au plus fort de l’activité touristique. Les emplois touristiques salariés sont peu qualifiés : 60% sont occupés par des employés, 15% par des ouvriers et 14% relèvent de professions intermédiaires. Les cadres ne représentent que 10% des emplois.
La part élevée d’employés pèse sur les salaires dans le tourisme, d’autant plus que les jeunes sont surreprésentés. Le salaire horaire moyen s’élève à 12 euros nets, avec des disparités selon le secteur : de 10 euros nets en moyenne dans la restauration et le commerce alimentaire, à 16 euros nets dans les secteurs du patrimoine et de la culture ou du sport et des loisirs.