Les principaux partis de gauche ont annoncé ce lundi soir s'unir autour d'un nouveau Front Populaire pour les élections législatives anticipées. Des négociations ont repris ce mardi matin pour élaborer un programme commun avant la désignation des candidats. Cet accord-cadre crée déjà quelques crispations en Occitanie ou plusieurs dissidents s'étaient présentés en 2022 face à la Nupes.
L'union de la gauche est en marche avec la création du nouveau Front Populaire, annoncé ce lundi soir par les leaders des principaux partis de gauche ? Les négociations se poursuivent. En Occitanie, les ennemis d'hier vont-il réussir à l'entendre ?
Un nouveau Front Populaire
L'annonce surprise, ce dimanche 9 avril par le président de la République, de la dissolution de l'assemblée nationale rebat les cartes au sein de la gauche. Après un appel à l'union lancé dès dimanche soir, les leaders des principaux partis ont annoncé ce lundi avoir trouvé un accord autour d'un nouveau Front Populaire. "J'y prendrai toute ma part", a déclaré sur X Carole Delga, présidente socialiste de la région Occitanie.
Face au péril de l’extrême-droite, Macron met la France en danger.
— Carole Delga (@CaroleDelga) June 11, 2024
Je dis oui au Front populaire qui change la vie des gens en actes. Un Front populaire ouvert et le plus large possible. J’y prendrai toute ma part avec ce que je suis : une femme libre, socialiste qui n’a jamais…
Il s'agit pour l'instant d'un accord cadre. Des négociations sont en cours à Paris pour établir un programme commun autour de propositions de rupture, destinées à être mis en oeuvre en cas d'arrivée au pouvoir de ce nouveau Front Populaire et sur le partage des circonscriptions. Les 150 députés sortants devraient tous être réinvestis. Pour les 400 autres, il y aura des discussions.
Un cap clairement à gauche
Au 20h de France 2 ce lundi Raphaël Glucksmann a posé des condition claires à cette union: "Il faut un soutien indéfectible à la contruction européenne et à la résistance ukrainienne, un rejet ou une abrogation de la réforme des retraites, de l'assurance-chômage et de la loi immigration, une accélération de la transition écologique et un rejet de la brutalisation de la vie politique".
✅️ face à la #dissolution et aux manigances Macron-Bardella : candidature unique à gauche au 1er tour, partout !
— Hadrien Clouet (@HadrienClouet) June 10, 2024
Avec ce Front populaire, regagnons notre circonscription !
👉 3 semaines de campagne, et vous gagnerez 4 ans de retraite en cas de victoire. pic.twitter.com/EPxJoWy0cw
Socialistes, insoumis, écologistes, communistes et membres de Place publique, Génération et GRS, tous signé le communiqué commun. Mais beaucoup de travail reste à faire. Les différentes formations vont devoir s'entendre sur la question de la retraite à 60 ans, l'augmentation des salaires ou encore les sanctions contre Israël.
La Nupes : histoire chaotique en Occitanie
Ce nouveau Front Populaire signerait définitivement la mort de la Nupes, l'alliance grâce à laquelle ces mêmes partis de gauche avaient obtenu 151 députés à l'Assemblée nationale en 2022. Mais depuis le 7 octobre, lorsque les dirigeants de LFI avaient refusé de qualifié le Hamas de groupe terroriste, la rupture était consommée.
Législatives 2022 : dans le Gers, un cas d’école des divisions à gauche: David Taupiac, le candidat socialiste soutenu par la présidente de la région Occitanie, Carole Delga, affronte la candidate investie par la Nupes de Jean-Luc Mélenchon, Françoise… https://t.co/nUn3caiVUL pic.twitter.com/22KgQKXL5S
— Metropolitic Nantes 🔁 Robot de retweet (@MetropoliticBot) June 4, 2022
En Occitanie, la Nupes ne faisait pas l'unanimité avant même les élections de 2022. A L'époque Carole Delga s'opposait à des candidatures communes avec LFI. Quatre candidats dissidents de la Nupes avaient d'ailleurs été élus à l'assemblée nationale : Martine Froger et Laurent Pannifous en Ariège et David Taupiac dans le Gers.
"Non à un accord de façade"
Pour l'heure, en Occitanie, les députés sortants issus de la gauche restent discrets, de peur de nuire aux négociations en cours. Martine Froger, ex-députée de la première circonscription de l'Ariège estime "qu'il est trop pour s'exprimer". Seules quelques voix s'élèvent à l'image de celle de Kamel Chibli, vice président du conseil Régional d'Occitanie qui refuse "une 2ème version de la Nupes" avec "un accord de façade".
Oui à l’union de la gauche et des progressistes pour éviter le pire pour notre pays mais pas à la 2eme version de la NUPES qui nous amène droit au mur. Accord de façade et on efface d’un seul trait les gros désaccords avec certains leaders de la LFI. Tout ça n’est pas sérieux https://t.co/nJ0Fn2UjB8
— Chibli Kamel (@kamelchibli) June 10, 2024
Si un accord est trouvé, il devra aussi être approuvé ce mardi soir par les instance du PS, qui sont elles-mêmes très divisées. Il restera ensuite à régler l'épineuse question d'un premier ministre. L'insoumis François Ruffin s'est déjà positionné en "capitaine" de cette union. Raphaël Glucksmann a, lui, proposé Laurent Berger, l'ancien secrétaire général de la CFDT.
Reste à savoir, si cette union de la gauche saura convaincre les militants et sympathisants. Mais aussi mobiliser les abstentionnistes, qui ont représenté plus de 48% le 9 juin lors du scrutin des européennes.