A chaque jour sa révélation : le jeune Tchétchène de 18 ans qui a décapité un enseignant du collège de Conflans Sainte-Honorine (Yvelines) vendredi, avait fréquenté un club de lutte de Toulouse en 2018-2019. Ce club était soupçonné de radicalisation par les services de renseignement français.
L'assassin de Samuel Paty - qui a décapité ce professeur d'histoire-géographie à la sortie du collège du Bois-d'Aulne où celui-ci enseignait, à Conflans Sainte-Honorine (Yvelines) - avait un lien familial en région toulousaine ; il y avait même vécu un an, y pratiquant un sport très développé dans les pays d'Asie centrale : la lutte.
Un oncle dans la banlieue de Toulouse
En effet ce jeune homme âgé de 18 ans, Abdoullakh Anzorov, d'origine Tchétchène - même s'il était né à Moscou, capitale de la Russie - avait un oncle installé dans la banlieue de Toulouse.La France compte près de 20 000 réfugiés en provenance de Tchétchénie, dont 1 000 environ vivent à Toulouse.
Selon une révélation publiée par nos confrères du quotidien "Le Parisien", au cours de l'année 2018 - 2019, le jeune assassin aurait été licencié dans un club de lutte créé fin 2016 à Toulouse, et que les services de renseignement français avaient dans le collimateur : ce club était soupçonné de "repli communautaire" et de radicalisation.
Une enquête dans le JT de France 2
Une équipe de reportage de France Télévisions avait d'ailleurs réalisé une enquête au sein de ce club, un sujet diffusé en mars 2018 dans "l'oeil du 20 heures", une rubrique faisant partie du journal télévisé de France 2.Dans ce reportage, tourné en partie en "caméra cachée", le téléspectateur découvrait le témoignage d'une jeune sportive, ayant pratiqué la lutte dans ce club.
Elle y révélait que "au lieu de porter le tee-shirt officiel vendu par la fédération de lutte, elle avait dû se couvrir les bras en mettant des manches longues, à la demande des responsables du club, ainsi qu'un bas de jogging à la place du short".
Ces informations étaient réfutéées par un jeune entraîneur du club, intervewé devant la salle, et qui démentait tout communautarisme, déclarant que "la religion n'avait pas sa place dans ce club".
Place à l'enquête judiciaire
La suite du reportage révélait que le nombre de femmes fréquentant ce club de lutte était passé de 10 licenciées à une seule en 4 ans : seuls les enfants et les non-musulmans pouvaient s'entraîner avec cette jeune femme.Rien ne permet d'affirmer que c'est là que le jeune homme s'est imprégné d'idées l'amenant à la radicalisation : depuis lors le "ménage" aurait paraît-il été fait au sein de ce club de lutte...
Cependant cette question sera vraisemblablement l'une des composantes de l'enquête judiciaire qui a été lancée suite à cet assassinat.