Le coup de filet de la police antiterroriste survenu cette semaine dans l'entourage de la famille de Mohamed Merah avait entraîné la garde à vue de 6 femmes. 4 d'entre elles ont été relâchées, 2 viennent d'être déférées devant un juge antiterroriste.
Lundi 3 et mardi 4 octobre, cinq femmes ont été interpellées par la sous-direction antiterroriste et la direction centrale de la police judiciaire à leur domicile de Toulouse ou d'Albi. Et une sixième s’est rendue d’elle-même au commissariat. Elles font partie de l'entourage de la famille Merah, notamment de la sœur aînée du terroriste Souad Merah.
4 femmes libérées, 2 déférées devant un juge
Le Parquet national antiterroriste (Pnat) vient d'indiquer que 2 femmes ont été transférées au tribunal judiciaire de Paris et présentées, ce vendredi 7 octobre, à un juge antiterroriste. Une mise en examen se profile dans une information judiciaire ouverte pour association de malfaiteurs terroristes.
Le Pnat a ouvert une information judiciaire pour 2 infractions :
- association de malfaiteurs terroristes délictuelle
- soustraction par un parent à ses obligations légales compromettant la santé, la sécurité, la moralité ou l'éducation de son enfant
Selon une source proche du dossier, ces 2 femmes ont 33 et 34 ans et résidaient l'une à Toulouse et l'autre à Albi. Les interrogations de la justice portent sur le degré d'implication de leur séjour en Syrie. Elles encourent 10 ans de prison.
Auparavant, 4 femmes ont été libérées sur les 6 interpellées, la première dès mardi soir. L'une d'entre elle était la voisine de Souad Merah. Elle l'avait accompagnée à l'aéroport pour fuir vers la Syrie en 2014. Selon son avocat Me Etelin, "elle n'a pas le moindre lien avec le djihadisme, ça ne l'a jamais intéressé. Quand elle a amené ma cliente Souad Merah pour prendre l'avion, elle ne savait pas quelles étaient les intentions de la sœur de Mohamed Merah." Cette mère de 2 enfants, qui travaille dans un Ehpad, a été libérée mercredi.
L'enquête préliminaire remonte à 2014
Ces 6 femmes sont dans le collimateur de la police antiterroriste depuis plusieurs années. Certaines avaient déjà été entendues lors d’une enquête préliminaire en 2014, puis finalement relâchées.
Selon une source proche du dossier, elles sont soupçonnées d’avoir séjourné, en zone irako-syrienne, dans des groupes terroristes syriens entre 2013 et 2014, certaines accompagnées de leurs enfants.
Si elles n'ont pas de lien direct avec le passage à l'acte de Mohamed Merah, qui avait tué sept personnes lors des attentats de Toulouse et de Montauban, la justice veut savoir quel rôle elles ont pu jouer lors de leurs séjours en Syrie et leurs liens avec l'idéologie djihadiste.