Elles sont interdites de rouler à Toulouse depuis le 1er janvier, date d'entrée en vigueur de la ZFE, la Zone Faible Emissions. Les voitures classées Crit'air 4 ont une dérogation pour 52 jours par an. Mais elles n'ont pas le droit de stationner dans la rue.
L'entrée en vigueur de la ZFE à Toulouse au 1er janvier n'en finit pas de cristalliser les mécontentements. Dernier en date : les Toulousains possédant des voitures Crit'air 4 ont obtenu une dérogation pour circuler mais pas pour stationner dans la rue.
Interdiction de stationner
Les voitures Crit'air 4, appartenant aux résidents toulousains ont donc le droit de rouler jusqu'à 52 jours par an. Une dérogation mise en place par Toulouse Metropole. Mais quid du stationnement ? Il est interdit dans la rue. Concrêtement, le proprétaire d'une voiture Crit'air 4 doit trouver une solution pour les 313 jours restants.
Privées d'abonnement résident
Le collectif 31 pour la suspension de la ZFE a publié récemment sur son blog, une lettre de refus de renouvellement d'un stationnement résident, qui permet aux automobilistes de se garer dans leur quartier moyennant un abonnement à petit prix tout au long de l'année.
Pour les propriétaires de ces voitures, reste donc une seule solution : louer un parking privé pour pouvoir garer son véhicule en toute légalité et éviter de prendre régulièrement des contraventions.
A ce jour, selon les chiffres de la mairie de Toulouse, quelques 10 000 véhicules bénéficient du stationnement résident dans la ville rose.
Les automobilistes et motards concernés, dénoncent "un risque d'aggravation des inégalités sociales", les véhicules les plus vieux étant souvent aux mains des plus pauvres, qui ont besoin de leur voiture pour se rendre au travail dans une métropole.
La ZFE très contestée
Les ZFE voulues par la loi d'orientation des mobilités auraient-elles du plomb dans l'aile ? A Toulouse un premier recours a été déposé en justice par plusieurs associations qui demandent son retrait.
La contestation bruisse aussi désormais au sein de la classe politique. A Toulouse, les députés et les élus LFI-NUPES de la ville et de la métropole ont envoyé début mars une lettre ouverte au maire Jean-Luc Moudenc pour demander la suspension de la zone à faibles émissions. Ils dénoncent "un système d'aides actuelles trop complexe, qui ne permet pas aux ménages modestes de s'équiper avec un véhicule électrique".
Jean-Luc Moudenc, s'est vu confier par le ministre de la transition écologique, une mission de travail pour faire remonter au gouvernement les difficultés rencontrées autour des ZFE. Le groupe doit rendre son rapport au gouvernement à la fin du premier semestre.