Avec 160 couples recensés dans les Pyrénées, dont 43 sur le versant français en 2018, la population de Gypaètes reste très fragile au niveau européen. Ces 13 nouveaux jeunes envolés cet été représentent un espoir.
Tous sont nés au sein d’un espace protégé plus à l’abri des dérangements. Les couples reproducteurs se situant en dehors des espaces protégés ne connaissent malheureusement pas le même succès reproducteur.
Ces informations concernant cette espèce sont extraites de documents de la LPO, Ligue de Protection des oiseaux.
Le Gypaète barbu est l’un des plus grands mais aussi le plus rare des vautours en Europe
Vivant en altitude, il se caractérise par au moins deux traits originaux. Il se nourrit essentiellement d’os qu’il peut casser sur un pierrier quand ils sont trop volumineux pour être avalés, c’est le Quebrantahuesos en espagnol et Casseur d’os côté français; il colore son plumage en se baignant dans des sources ferrugineuses même en plein hiver, afin d’arborer de magnifiques couleurs orangées sur son poitrail qui signalent sa présence et son statut de territorialité à ses congénères.
Ses effectifs restent encore faibles
Bien que les Pyrénées abritent une population européenne d’importance (il a été réintroduit dans les Alpes et en Andalousie, mais il est au bord de l’extinction en Corse et a disparu de tous les autres massifs montagneux européens excepté de Crète), ses effectifs restent faibles, même encore actuellement, avec 160 couples recensés dans les Pyrénées dont 43 sur le versant français en 2018.
Le réseau « casseurs d’os » de la LPO
Après avoir failli disparaitre à la fin du XX siècle dans les Pyrénées, la LPO mène depuis plus de 20 ans de nombreuses actions de préservation sous l’égide de l’Etat dans le cadre d’un plan national d’actions dont cette espèce bénéficie. Ainsi le réseau Casseur d’os formé par plus de 300 observateurs (agents de l’Etat, techniciens professionnels et naturalistes bénévoles) agit sans relâche sur le terrain. Cette coopération a obtenu un certain succès puisque l’espèce a recolonisé peu à peu le massif. Des plans similaires sont mis en œuvre côté espagnol - en Navarre, Aragon et Catalogne – ainsi qu’en Andorre, et visent à protéger les habitats des gypaètes afin qu’il puisse se reproduire. Cependant rien n’est encore définitivement gagné, notamment à l’extrémité ouest du massif où la population est en déclin (il ne reste plus que 2 couples au Pays Basque contre 4 en l’an 2000) et où les gypaètes se reproduisent mal à cause de dérangements fréquents aux abords de leurs sites de nidification : survols, travaux bruyants, chasse en battue, fréquentation routière, sports de nature, écobuage, etc.