Une étude toulousaine révèle la dangerosité du bisphénol S, remplaçant du bisphénol A

Depuis 2012, le bisphénol A interdit en France, a été remplacé par le bisphénol S. Mais cette substance de substitution serait encore plus dangereuse d'après une étude menée par l'école nationale vétérinaire de Toulouse (ENVT) et le laboratoire toulousain Toxalim. 

C'est une révélation qui pourrait faire beaucoup de bruit. Ce mercredi 17 juillet, l'ENVT en collaboration avec l'INRA,  publie une étude menée sur l'utilisation du bisphénol S. Ce composant chimique utilisé dans la fabrication de plastique a remplacé son cousin, le bisphénol A, interdit en France depuis 2012.

Les conclusions de l'étude toulousaine sont édifiantes : le bisphénol S serait plus dangereux que le A, déjà identifié comme grave perturbateur endocrinien. 

"Le bisphénol S (BPS) persiste plus longtemps dans l’organisme et à des concentrations beaucoup plus élevées que le bisphénol A (BPA). En raison des propriétés oestrogéno-mimétiques du BPS comparables à celles du BPA, le remplacement du BPA par le BPS conduit ainsi à multiplier par environ 250, les concentrations dans le sang d’une substance hormonalement active", conclue l'étude menée sur des porcelets. 


Les  fonctions gastro-intestinales du porc et de l'homme étant similaires, les résultats de cette étude suggèrent que le remplacement du BPA par le BPS conduit a un risque pour la santé humaine.  


Le bisphénol A banni en France depuis 2012


Il existe plus de vingt bisphénols, parmi lesquels les bisphénols A et S sont les plus utilisés. En raison de leurs propriétés oestrogéno-mimétiques, c'est-à-dire leur capacité de mimer les effets de l’oestradiol, l’utilisation du bisphénol A et du bisphénol S est réglementée.

Principalement utilisé dans la fabrication de plastique et résine, le bisphénol A avait d'abord été interdit en 2011, par l'Union Européenne, dans la production de biberons. 
Il était alors soupçonné d'augmenter les risques de puberté précoce chez les femmes, de cancer de la prostate ou du sein et d'anomalies de reproduction.

En 2012, la France a adopté une loi plus générale visant "la suspension de la fabrication, de l'importation, de l'exportation et de la mise sur le marché de tout conditionnement, contenant ou ustensile comportant du bisphénol A et destiné à entrer en contact direct avec des denrées alimentaires". 

En 2017, le classement du bisphénol A, par l’Agence Européenne des Produits Chimiques (ECHA) comme substance extrêmement préoccupante, a renforcé le recours à des alternatives dont principalement le bisphénol S.
Ces nouvelles révélations pourraient donc fortement embarrasser les industriels de l'agro-alimentaire. 
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