L'exposition composée d'une quarantaine de dessins de Tignous est installée dans un bus scolaire américain. Une manifestation conçue pour aller au plus près du public. A Toulouse, le bus devait faire plusieurs escales en centre ville mais risque de faire du sur-place.
Garée devant l'école de la 2e chance dans le quartier Bellefontaine, la salle d'expo ne passe pas inaperçue. Ce school bus arrive de Montpellier. Pendant une semaine, il a sillonné les quartiers de la capitale languedocienne avant de prendre la direction de Toulouse.
A son bord, 42 dessins signés Tignous, dessinateur assassiné il y a deux ans dans les locaux de Charlie Hebdo. C'est sa femme Chloé Verlhac qui a choisi les dessins qui composent cet hommage au caricaturiste : "j'ai pris ceux qui me plaisaient, ceux me font le plus rire" explique-t-elle tout simplement. L'hommage a été organisé par le club de la presse Languedoc-Roussillon et la région Occitanie. "Tignous c'est la vie" est aussi un plaidoyer - plein d'humour - en faveur de la liberté de la presse.
Les élèves de l'école la 2e chance sont les premiers visiteurs à découvrir l'exposition à Toulouse. Le programme du bus est chargé jusqu'au 11 février : square Charles de Gaulle près de la place du Capitole, contre-allées du boulevard Roosevelt, place de l'Europe ... une déambulation présentée aux journalistes ce mardi en début d'après midi.
Mais à l'issue du point presse, les organisateurs sont embêtés. Les arrêtés municipaux autorisant le stationnement du véhicule ne sont toujours pas délivrés. La mairie exige la présence d'un vigile. Un coup de théâtre vécu difficilement par Chloé Verlhac. L'itinérance des jours à venir est remise en question.
#Tignousc'estlavie #libertedelapresse school bus en déroute. Expo compromise si la mairie ne nous laisse pas stationner.
— Céline Cammarata (@celinecammarata) 31 janvier 2017
Finalement, un rendez-vous est fixé mercredi matin avec le cabinet du maire de Toulouse pour sortir le bus expo de l'impasse.
La mairie qui précise ce mardi soir qu'il n'y a "aucune volonté d'empêcher cette exposition de se déplacer à Toulouse mais un souhait de l'accompagner avec des moyens de sécurité adaptés à la spécificité toulousaine". Un arrêté municipale a bien été signé le 27 janvier accordant l'autorisation d'occuper l'espace public. Les discussions prévues mercredi matin devraient porter sur les moyens de sécuriser (vigiles, caméra de surveillance) cet événement jugé "sensible" par les pouvoirs publics.