La présidente de la région Occitanie, Carole Delga, appelle à un renouveau de la gauche dans une tribune publiée dans l'hebdomadaire L'Obs. Elle souligne l'importance de construire une union de la gauche "cohérente et claire" face à une Nupes "radicalement conservatrice, recroquevillée sur elle-même".
Face à l'alliance entre leur parti et La France insoumise de Jean-Luc Mélenchon, certains élus socialistes s'opposent et cherchent à s'organiser en vue des élections européennes de 2024 et, à plus long terme, de l'élection présidentielle de 2027. Ils aspirent à se positionner stratégiquement pour défendre leurs idées et propositions politiques, tout en préservant leur identité au sein du paysage politique français. Parmi eux, Carole Delga.
Dans une tribune publiée dans l'hebdomadaire L'Obs, la présidente socialiste de la région Occitanie lance un appel à son parti pour porter un "projet crédible" afin de redevenir "une force centrale" au sein de l'union de la gauche. Elle exprime sa préoccupation face à la stagnation de la Nupes, soulignant l'importance de construire une union à gauche cohérente et claire, avec pour objectif de diriger la France et de "changer la vie" des Français.
Une gauche républicaine, laïque, écologiste et européenne
Delga regrette que "la gauche républicaine, laïque, écologiste et européenne" ne joue plus un rôle central dans l'union de la gauche, laissant ainsi s'installer un sentiment de fatalité dans une grande partie de la société. "Le mouvement contre la réforme des retraites le démontre : face au macronisme à bout de souffle et une extrême droite en embuscade, nous sommes orphelins d’une proposition nouvelle synonyme d’espoir" estime l'élue socialiste.
La présidente de la région Occitanie critique la Nupes pour son choix de "l'affrontement stérile plutôt que de promouvoir des propositions progressistes et libératrices" qui selon elle apparait comme "radicalement conservatrice, recroquevillée sur elle-même". Elle souligne l'absence de projet clair et d'une identité commune au sein de la Nupes, remettant en question la pertinence de cette formation politique et questionne : "N’est-il pas temps d’en tirer les conséquences ?"
"Soyons clairs : comme toute femme et homme de gauche de ce pays, je suis pour l’union et je la pratique au quotidien. Par contre, je refuse la caporalisation autour du débat puéril qui catalogue les gens entre pro ou anti Nupes, méprisant l’engagement depuis des années de nombre d’entre nous et ne répondant pas à la demande de nos concitoyens d’une véritable alternative à la droite macroniste et à l’extrême droite."
Carole DelgaTribune « Pour changer la vie », L'Obs, 31 mai 2023
Une liste commune aux élections européennes : une erreur
La présidente de région rappelle les actions concrètes menées par la gauche en Occitanie, telles que la mise en place du train à un euro, le salariat des médecins pour lutter contre les déserts médicaux, la gratuité des équipements scolaires pour les jeunes, et un Pacte vert exemplaire. Elle affirme que les mots ont un sens, tout comme les actions.
Delga considère comme une erreur stratégique le fait de pousser à une liste commune aux élections européennes alors que les projets divergent.
En conclusion, l'élue du Sud-Ouest propose la création d'un large rassemblement politique "reconnectant l’étudiante et l’agriculteur, le cadre et l’ouvrier, l’instituteur et l’infirmière, le policier et la retraitée, le fonctionnaire et la cheffe d’entreprise, en dessinant, avec eux, un nouveau contrat social au sein d’une République régénérée dans ses valeurs les plus fortes." Un mouvement capable de contrer le Rassemblement National.
"Vu l’ampleur des crises démocratique, écologique, sociale, notre pays et au-delà l’Europe ont besoin d’une gauche du réel et du faire, d’une force collective et organisée, d’un projet radicalement ambitieux et transformateur" conclut la présidente de la région Occitanie.