La Mairie de Blagnac en Haute-Garonne offre désormais la possibilité à ses employés de faire du sport sur leur temps de travail. Un dispositif bénéfique pour les salariés mais aussi pour leurs employeurs face à l'explosion des maladies à caractère professionnel et les troubles musculosquelettiques.
Le jeudi, c'est désormais le jour favori de Christelle Ango. Durant 1H30, cette employée municipale à la mairie de Blagnac, près de Toulouse, quitte son bureau et ses écrans d'ordinateurs pour rejoindre le gymnase de la ville.
Gym posturale, renforcement musculaire et étirements sont au programme ce jour-là. Un temps sportif. Un temps pour soi aussi... pris sur ses horaires de travail.
" J'ai tout de suite adhéré à la proposition de la mairie. C'est parfois difficile de concilier vie professionnelle, vie personnelle et activités sportives. Là je n'ai pas plus d'excuse", s'amuse-t-elle.
Un tiers des salariés sont devenus sportifs
Depuis le début de l'année, la mairie de Blagnac offre en effet la possibilité à ses salariés de pratiquer une activité physique sur leur temps de travail. Chaque jeudi, durant 1H30, six disciplines différentes attendent ces employés.
Un tiers des salariés ont déjà répondu favorablement à cette proposition.
Le sport au travail correspond à trois grands objectifs. C'est d'abord la grande cause nationale 2024, c'est aussi un bon moyen de lutter contre la sédentarité et c'est enfin le moyen de maintenir dans l'emploi des métiers avec des facteurs d'usure professionnelle.
Jean-Baptiste Clerc directeur général des services de la ville de Blagnac
Un pari "gagnant-gagnant"
Un joli cadeau pour les travailleurs mais pas seulement.
Selon une étude, menée par France Olympique, faire du sport au travail permet d'économiser 5 à 7% sur ses dépenses de santé annuelles, de rallonger son espérance de vie de trois ans mais aussi d'augmenter sa productivité de 6 à 9%
Un pari "gagnant-gagnant" qui, face à l'explosion des maladies à caractère professionnel et les troubles musculosquelettiques, pousse de plus en plus de sociétés et d’administrations à proposer à leurs employés de travailler moins pour bouger plus.
2024, c'est l'année du #sport ! 🏅
— France Travail (ex-Pôle emploi) (@FranceTravail) January 19, 2024
Les professionnels #RH déploient de nombreuses initiatives en faveur de la pratique sportive en #entreprise 🧘
🗞️ Article éclairant de @lemondefr sur l'évolution du sport en milieu professionnel à l'approche des #JOP ➡ https://t.co/85SQqnwYlE pic.twitter.com/5j1PaDoVAi
De retour à son poste, Christelle Ango, sourire aux lèvres, ne tarit pas d'éloges sur ce dispositif.
" Habituellement je ne me déplace que pour faire des photocopies. Je suis assise la majeure partie de ma journée avec à la clé des douleurs dorsales. Mes collègues et moi on est souvent chez le kinésithérapeute. Il est évident que cette pratique sportive va atténuer ces troubles", assure la Blagnacaise.
Un peu plus loin, dans les cuisines centrales de la ville, Jean-Noël Abadie, responsable des préparations chaudes et froides, est lui aussi convaincu des bienfaits du sport au travail.
Je travaille souvent debout, avec des gestes très répétitifs et des charges très lourdes. Des positions qui peuvent être traumatiques. La pause sport une fois par semaine est la bienvenue
Jean-Noël Abadie, régie municipale de restauration de Blagnac.
À horizon 2024, la France souhaite compter trois millions de pratiquants sportifs supplémentaires. Une grande partie des 950 agents de la ville de Blagnac devraient en faire partie.