Festival du film grolandais à Toulouse : "Après le Fifigrot, vous n'irez plus au festival de Cannes"

Le festival le plus impertinent du monde du cinéma arrive pour sa quatrième édition à Toulouse. Du 14 au 20 septembre, le FifiGrot (Festival international du film grolandais de Toulouse) embarque la ville rose dans son délire fantasque.

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"De la rébellion joyeuse, de l'impertinence et un peu de critique sociale", voici la recette du FifiGrot (festival international du film grolandais de Toulouse) énoncée par Gérard Trouilhet, un des organisateurs. Une fois encore, personne ne risque d'être déçu avec au programme, des films nouveaux (en compétition), des hommages et des genres cinématographiques peu montrés au cinéma. Cette année le "grojury", présidé par Benoît Poelvoorde, remettra l'amphore d'or à un des neuf films en "compète officielle". Une trilogie spéciale sur le comédien est programmée : C'est arrivé près de chez vous (18 septembre à 21h à La Cinémathèque avec sa présence), Le tout nouveau testament (tous les jours) et Plus ça va, moins ça va (jeudi 17 septembre à 18h00 au cinéma ABC avec sa présence).


1) Des moments de nostalgie


Plusieurs rétrospectives dans le programme. Celle des Monty Python, les iconiques princes anglais de l'humour absurde, qui sont "parfaitement dans le ton de Groland", commente Gérard Trouilhet.Trois classiques seront montrés : La vie de Brian (mercredi 16 septembre à 21h00 à La Cinémathèque), Le sens de la vie (dimanche 20 septembre à 18h00 à La Cinémathèque) et Sacré Graal (jeudi 17 septembre à 19h à La Cinémathèque)

Comptez aussi un hommage à Jean Yanne, que "tout le monde a oublié alors que c'est un auteur très intéressant du cinéma des années 1970", estime Gérard Trouilhet. Tous les films seront projetés en présence de son fils, Jean-Christophe Yanne : le documentaire Jean Yanne, 30 ans de déconnade (mercredi 16 septembre à 17h45 à l'ESAV) et deux films de Jean Yanne : Les chinois à Paris (mercredi 16 septembre à 19h30 au cinéma ABC) et Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil (mercredi 16 septembre à 22h00 au cinéma ABC).



2) Du sexe et du caca


Samedi 19 septembre à 14h30 à la librairie Terra Nova, une rencontre avec l'équipe de Distorsion "revue méchante, drôle et provoc' " en présence du professeur Choron, Willem et l'auteur scatophile Jean-Louis Costes. 

"Nous voulons explorer les marges du cinéma", explique Gérard Trouilhet. Mission réussie avec les annales du Q, une série que vous ne verrez nulle part ailleurs. Les films projetés sont Message à caractère pornographique : à la recherche de l'ultra-sex en présence des réalisateurs Bruno Lavaine et Nicolas Charlet (vendredi 18 septembre à 22h00 au cinéma Cratère) : une fiction déjantée réalisée avec des archives de films porno "en passe de devenir culte, devant lequel il est difficile de ne pas mourir de rire" selon Gérard Trouilhet. Ensuite, Mondo Homo : A Study of French Gay Porn in the 70’s, un documentaire sur les pionniers du porno gay en France en présence du réalisateur Hervé Joseph Lebrun (samedi 19 septembre à 16h00 à l'ESAV). "Un moment de l'histoire du cinéma oublié : après Mai 68, le milieu homosexuel réalise une soixantaine de films dans la clandestinité", explique l'organisateur du festival. Quant au dernier, c'est New York city inferno, projeté le samedi 19 septembre à 21h30 au cinéma ABC et interdit aux mineurs. Pas montré en France depuis longtemps, c'est une immersion dans le monde gay du New York des années 1970, du kitsch des Village People et de la clandestinité des homosexuels.

2) Du terroir "made in ici"


"Made in ici", c'est la partie du festival qui met à l'honneur la création toulousaine. Une grande soirée de l'amitié zossitano-grolandaise aura lieu en présence du très honorable président grolandais. Des films en occitan seront projetés le vendredi 18 septembre à 20h à l’Auditorium Saint Pierre des Cuisines. 

Le mari, la femme, le cochon et l'amant du réalisateur toulousain Jacques Mitsch sera projeté en avant-première le mardi 15 septembre à 21h à la Cinémathèque. Il raconte l'histoire d'un gros sanglier qui terrorise la population. 
Mais surtout, le film de Catherine Aira, Giscard, le grand art ? qui "voit Giscard non pas comme un politique mais comme un artiste performeur" selon Gérard Trouilhet et sera projeté en avant-première le mercredi 16 septembre à 20h15 à l'ESAV. Le clou de la soirée est la boom des "jeunes Giscardiens" avec pulls sur les épaules et des animations comme l'élection de la meilleure tenue de circonstance récompensée par un filet garni, un photomaton et des quarts d'heure américains au Connexion Live.

3) Du chauvinisme grolandais


Le 19 septembre à 17h, le président des territoires du Groland du bas, du haut, du côté du pas loin et du Groccitan (sic!!!) viendra récolter l'impôt d'eugros dans les rues de Toulouse. A bord du "bain force One", le vaisseau présidentiel, il défilera entre la place du Capitole et la place Saint-Sernin. Pour continuer d'admirer le cher Président Christophe Salengro, le peintre officiel du Groland Luc Weissmuller exposera ses oeuvres à la gloire du président au Crowne Plazza (7 place du Capitole).

4) Des films exclusifs


Au FifiGrot, des films rares comme Jodorowsky's Dune, un documentaire de Frank Pavich sur une des plus grandes épopées du cinéma : l'adaptation de Dune par Alejandro Jodorowsky. Un film qui ne sera jamais fait, alors qu'il devait révolutionner l'univers de la science-fiction. Il est projeté le dimanche 20 septembre à 16h au cinéma ABC, après les remises des amphores.


Ce n'est pas tout : The phantasmagorical Clarence John Laughlin de Genere Fredericks, est une première européenne pour "un film très rare sur ce photographe américain" (mardi 15 septembre à 20h30 au cinéma ABC). Et deux films du réalisateur australien Rolf de Heer seront projetés dans le cadre d'un hommage. La version restaurée de Bad boy bubby, en avant-première le jeudi 17 septembre à 22h et le dimanche 20 septembre à 13h40 à l'Utopia Toulouse. C'est l'histoire d'un garçon séquestré par sa mère qui rencontre le monde extérieur à 35 ans. Un film culte, avec dix années d’écriture, 32 directeurs de la photographie, 5 prix à la Mostra de Venise 1993. Enfin, son western banlieusard inédit The king is dead ! sera projeté lundi 14 septembre à 22h au cinéma ABC.

Peu à peu, le Fifigrot s'impose comme un festival dénicheur de nouveaux talents. Les nouveaux sauvages de Damian Szifron, qui a remporté l'amphore d'or en 2014, fut un beau succès commercial auprès du public. De plus en plus populaire, en 2014, 5300 places de cinéma ont été vendues en une semaine et près de 25 000 visiteurs en comptant le village ont parcouru le festival. 

Alors le Fifigrot, plus fort que Cannes, Deauville et Locarno ? "Bien évidemment, répond Gérard. Après le Fifigrot, vous n'irez plus au festival de Cannes." La messe est dite.



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