La manifestation contre les retraites a une fois de plus mobilisé des milliers de personnes à Toulouse. Au terme du rassemblement, la situation a dégénéré à partir de 17h. Une trentaine de personnes ont été interpellées et ce matin, Toulouse se réveille avec plusieurs stigmates. Le maire Jean-Luc Moudenc aimerait que le dialogue revienne.
Ce vendredi matin 24 mars 2023, Toulouse se réveille un peu groggy par les événements survenus au terme de la manifestation contre les retraites. 150 000 personnes selon les syndicats, 30 000 selon la police, le cortège de cette 9e manifestation était très fourni, festif et avec beaucoup plus de jeunes que lors des rassemblements précédents.
La manifestation dégénère après 17H
Alors que la manifestation s'est déroulée sans heurts et sans incidents, les choses se sont envenimées lors de l'arrivée du cortège sur les allées Jean Jaurès de Toulouse. Le Capitole et d'autres monuments ont été tagués, des poubelles en feu et des jets de projectiles. Plusieurs feux de poubelles ont été allumés de part et d'autres. La nuit a été animée et malgré les interventions des forces de l'ordre et des services de nettoyage, certaines traces de ces événements sont encore visibles ce vendredi matin.
Des violences que le maire de Toulouse dénonce sur France Bleu Occitanie. "Nous n'avons pas envie de revivre les mêmes choses qu'en 2018 et 2019 avec les gilets jaunes. Les équipes de nettoyage ont travaillé toute la nuit. Il y a beaucoup de dégâts chiffrés à plusieurs dizaines de milliers d'euros que devra payer le contribuable toulousain... Il faut que le dialogue revienne dans ce pays : sur le travail, la santé, les services publics."
Une trentaine d'interpellations
Selon La Dépêche du Midi, 33 personnes ont été interpellées. 37 selon le député de la Nupes François Piquemal.
Un rassemblement a lieu ce matin depuis 7h devant le commissariat central dans le quartier des Minimes à Toulouse pour demander la libération de ces personnes.
Dépôt de plainte par rapport aux coupures de courant
En marge de cette manifestation, plusieurs coupures de courant sont intervenues cette semaine. Jeudi à partir de 16h, les quartiers Saint-Cyprien, Patte d'Oie puis la gare Matabiau, la rue Alsace Lorraine ont été privés de courant à l'appel de la CGT. 100 000 personnes en tout ont été privées de courant un certain temps.
Dans un communiqué, la Mairie de Toulouse, la Métropole et le CCAS portent plainte.
"Depuis quelques semaines, dans le cadre des manifestations contre la réforme des retraites, plusieurs coupures de courant ont eu lieu les 9, 14, 21 et 23 mars sur Toulouse et des communes voisines, privant ainsi d’électricité des milliers de personnes.
Lors de celle du 14 mars entre 12h et 13h, qui a été d'une grande ampleur, la Mairie de Toulouse, Toulouse Métropole et le Centre Communal d’Action Sociale (CCAS) ont subi des préjudices liés à cette coupure. Il paraît établi qu’elle était due à un acte de malveillance. Elles ont donc déposé plainte aujourd’hui auprès du Procureur de la République."
Le communiqué précise que cette coupure a entraîné des perturbations dans le fonctionnement des équipements municipaux et métropolitains, notamment des feux tricolores situés sur la voie publique, mais également de certains équipements du CCAS. Les services ont dû mettre en œuvre des procédures d’urgence, la coupure ayant fait courir des risques aux résidents sous oxygénothérapie et aux patients se trouvant dans les ascenseurs au moment de la coupure, toujours selon ce communiqué.