Il avait été décidé dans le cadre du plan de soutien à la filière aéronautique. Un fonds d’investissement doté de 630 millions d’euros vient d'être acté pour renforcer les nombreuses entreprises sous-traitantes d'un secteur fragilisé par la crise du coronavirus.
Le fonds d'investissement aéronautique est désormais paré au décollage. Annoncé le 9 juin dernier, dans le cadre du plan de soutien à la filière aéronautique, il sera doté dans un premier temps de 630 millions d'euros. Ce fonds, abondé par l'Etat, les grandes entreprises du secteur aéronautique et une société de gestion, doit renforcer les petites et moyennes entreprises (PME) et les entreprises de taille intermédiaire (ETI) fragilisées par la crise du coronavirus.
Un fonds abondé par les grands du secteur
Ce fonds a été baptisé Ace Aéro Partenaires. L'Etat y contribue à hauteur de 200 millions d'euros, dont 50 millions pour BPI France. Les grands du secteur l'abondent également à hauteur de 200 millions d'euros :- Airbus : 116 millions d'euros.
- Safran : 58 millions d'euros.
- Dassault Aviation : 13 millions d'euros.
- Thales : 13 millions d'euros.
Un montant supérieur aux attentes de Bercy
Ce fonds s'intègre dans le cadre du plan de soutien à la filière de 15 milliards d'euros annoncé début juin par le gouvernement. Il va permettre de "renforcer les fonds propres des PME et ETI (entreprises de taille intermédiaire) stratégiques pour la filière et d'accompagner la consolidation du secteur", s'est félicité le ministre de l'Economie Bruno Le Maire dans un communiqué mardi.Il est doté de "630 millions d'euros à investir, un montant supérieur aux attentes" qui étaient de 500 millions, relève Bercy.
Pour le PDG de Dassault Aviation et président du groupement des industries aéronautiques et spatiales (Gifas) Eric Trappier, "ce succès témoigne du caractère stratégique de l'aéronautique civile en matière d'emplois, de technologies et de commerce extérieur".
Pour Airbus, ce fonds permettra à la filière d'émerger de la crise "plus forte, plus résistante et plus flexible avec des compétences intactes".
Car avec l'effondrement du trafic aérien et l'effet domino sur les commandes d'avions dans les prochaines années, c'est tout un écosystème de sous-traitants qui voit son activité menacée. Dans notre région, ils sont déjà nombreux à avoir annoncé des plans de licenciements ou des accords de performance collective comme chez Derichebourg, à Blagnac. L'enjeu est de maintenir à flot ces entreprises, souvent des petites et moyennes entreprises (PME) et des entreprises de taille intermédiaire (ETI) qui ont un caractère stratégique, et de préserver les savoir-faire en prévision de la reprise.
La filière aéronautique emploie 180 000 personnes, dont 93 000 chez les équipementiers, selon le Gifas. En Occitanie, elle représente quelques 90 000 emplois. Début juillet, la Région a, elle aussi,annoncé un plan de soutien pour la filière. Il s'élève à 90 millions d'euros et fixe pour objectif aux entreprises aidées de tendre vers un avion plus vert.