François Bayrou, Premier ministre : des réactions mitigées au sein de la classe politique, entre appels au dialogue et critiques sur le choix présidentiel

François Bayrou, à 73 ans, a été nommé Premier ministre, succédant à Michel Barnier à Matignon, neuf jours après la chute de son gouvernement. Il doit former une nouvelle équipe et relever le défi de l'unité pour éviter une nouvelle censure. Sa nomination suscite des réactions variées au sein de la classe politique, entre appels au dialogue et critiques sur le choix présidentiel.

François Bayrou, figure emblématique du centrisme français et président du MoDem, a été nommé Premier ministre à l'âge de 73 ans, succédant à Michel Barnier (LR) à Matignon, selon un communiqué de l'Élysée publié vendredi 13 décembre 2025 après une longue période d'incertitude. Cette nomination intervient neuf jours après le renversement du gouvernement Barnier et charge le nouveau Premier ministre de former un gouvernement. 

Bayrou, dont le parcours politique éclectique inclut des fonctions ministérielles sous des gouvernements de droite et sous Emmanuel Macron, ainsi qu'un soutien à François Hollande et un parrainage controversé à Marine Le Pen en 2022, fait face au défi complexe de constituer une équipe gouvernementale capable d'éviter une nouvelle motion de censure. La nomination de l'ancien ministre de l'Éducation nationale, trois fois candidat à la présidentielle, et récemment Haut-Commissaire au plan, a rapidement fait réagir les politiques locaux.

• Carole Delga - présidente de la région Occitanie : "Je regrette le choix d’Emmanuel Macron de ne pas tenir compte des résultats des législatives, en refusant de nommer un Premier ministre de gauche (...) J’adresse mes félicitations républicaines au nouveau Premier ministre et je l’appelle, ainsi que les forces républicaines, à garantir l’apaisement du pays et à construire le changement politique demandé par les Français. (...) François Bayrou doit évidemment réunir les partis et les chefs de groupes politiques du socle républicain pour bâtir un accord de non censure, avec une nouvelle feuille de route et un budget pour la France. Je l’invite à élargir le tour de table pour associer ceux qui ont la confiance des Français : les élus locaux, les acteurs du monde économique, les syndicats et les ONG du champ social et environnemental."

• Sébastien Vincini - président du conseil départemental de Haute-Garonne : "Les Françaises et les Français attendaient un autre choix qu'un Premier ministre qui a soutenu pendant 7 années les politiques d'Emmanuel Macron. Une fois d eplus, tout changer pour que rien ne change. En nommant François Bayrou et en balayant l'option responsable d'un Premier ministre de gauche, le Président de la République prend le risque d'aggraver la crise politique institutionnelle dans laquelle nous nous trouvons."

• Jean-Luc Moudenc - maire de Toulouse : "Je salue la nomination de Francois Bayrou (@bayrou) comme nouveau chef du gouvernement. Depuis très longtemps, il porte, chevillée au corps, la conviction qu’il faut dépasser les clivages partisans pour faire prévaloir l’intérêt supérieur de notre pays. (...) Je forme le vœu que toutes les forces politiques responsables, à l’exception des extrêmes, changent leur comportement pour permettre à notre pays d’être gouverné. C’est à cette condition que, fort de sa solide expérience, le nouveau premier ministre pourra agir et avancer des solutions aux problèmes vécus par les Français."

• Dominique Faure - ancienne Ministre des Collectivités territoriales : "Félicitations à @bayrou nommé Premier Ministre ! Avec votre expérience et votre engagement sans faille, je sais que vous saurez relever tous les défis qui vous attendent à Matignon !"

• François Piquemal - député de Haute-Garonne : "On ne s’attendait à rien mais on est quand même déçus. La même politique encore et encore malgré la censure et le résultat des urnes. A chaque nomination Macron s’enlise de plus en plus."

La passation de pouvoir entre Michel Barnier et François Bayrou aura lieu vers 17h à Matignon