Au 1er décembre 2022, les restrictions de prélèvement d'eau sont une à une supprimées dans la région de Toulouse (Haute-Garonne). Un certain retour à la normal après les épisodes inédits de sécheresse de cet été même si des inquiétudes demeurent.
Les précipitations qui sont tombées à la mi-novembre ont permis la hausse du niveau de la Garonne et des débits des cours d'eau alentours. Au vu de l'amélioration de la situation, le préfet de la Haute-Garonne a par exemple annoncé la levée des mesures de restriction de prélèvements d'eau, dès ce 1er décembre.
Un certain retour à la normale après la situation critique de sécheresse, de cet été, ayant lourdement impacté la Garonne. Il y a encore un mois, à la mi-octobre, le fleuve battait des records de bas débits, un niveau jamais atteint depuis 30 ans.
Dans le département du Tarn et de la Garonne, les restrictions de prélèvement d'eau ont elles aussi été assouplies et pourraient être levées prochainement.
Un retour à la normale pour le niveau de la Garonne
Aujourd'hui, la Garonne a retrouvé un "bon niveau", "un niveau qui n'est pas exceptionnel, mais un niveau normal pour la saison", déclare Jean-Michel Fabre, le président du SMEAG (Syndicat mixte d'études et d'aménagement de la Garonne).
La hauteur du fleuve à Toulouse a été établie à 120 m3 par seconde, " cela équivaut à plus de quatre fois le niveau le plus bas du fleuve de cet été ", ajoute-t-il.
Les précipitations de novembre ont été bien supérieures à la normale. Elles ont dépassé la moyenne des 55 mm de précipitations par mois. " Ce n'était pas arrivé depuis un moment, il n'y a pas eu de pluie en mai, juillet et en octobre, atteste Jean-Michel Fabre. Mais ces pluies sont cependant loin de compenser le déficit accumulé tout au long de l'année."
Le SMEAG n'exprime pas d'inquiétudes dans les mois à venir sur le niveau de la Garonne. Ce sont plutôt les retenues d'eau qui posent question pour la suite.
Des inquiétudes futures concernant les retenues d'eau
2022 a certes été, une année "exceptionnelle", en raison de la situation inédite de sécheresse de la Garonne et des cours d'eau. Pourtant, la situation aurait pu être bien pire : "Au printemps dernier, on a eu quand même deux éléments favorables : les réserves artificielles étaient pleines ainsi que les nappes phréatiques", énumère le président de la SMEAG.
Ce qui a permis, malgré l'automne et l'été compliqué, de garantir un débit suffisant et d'avoir recours aux lâchers d'eau par le biais des retenues, pour remplir le fleuve.
"Notre crainte c'est qu'il ne pleuve pas assez l'été prochain et que les réserves ne soient pas pleines. Cela pourrait être pire que cette année."
Jean-Michel Fabre
Mais il y a aussi un autre problème dans ce contexte de crise énergétique. Plusieurs retenues d'eau servent aussi à produire de l'électricité.
" Ces réserves hydroélectriques ont démarré la période hivernale quasiment vides. C'est un sujet sur lequel EDF est très vigilant", complète le président.
Une nouvelle expérimentation
Le syndicat mixte d'études et d'aménagement de la Garonne se dit vigilant, pour préparer l'été prochain. Une expérimentation va être menée pour la première fois en février et mars de l'année prochaine.
Jean-Michel Fabre explique : " Nous allons apporter de l'eau sur certains territoires pour l'infiltrer dans des fossés afin de remplir les nappes phréatiques. C'est un système de ré-infiltration qui va pourra permettre de remplir la Garonne".
Celui qui a aussi la casquette de vice-président du conseil départemental de la Haute-Garonne, mise sur une prise de conscience collective pour travailler sur tous les volets : " pour ne plus être dépendant de la météo dans les années futures".