Gens du voyage : Valls soutient l'idée de forcer les maires à les accueillir

Des incivilités de gens du voyage ayant occupé illégalement l'Oncopôle de Toulouse laissent plusieurs milliers d'euros de dégâts à la municipalité. Parallèlement, le ministre de l'intérieur, a soutenu publiquement l'idée de forcer les maires à créer des aires d'accueil pour les gens du voyage.

En ville, c'est récurrent, les terrains libres sont pris d'assaut par les populations itinérantes depuis plusieurs années. Malgré la promulgation de la loi de juillet 2000 qui impose à toute commune de plus de 5 000 habitants de créer des aires d'accueil pour les gens du voyage, les aires de grand passage sont encore insuffisantes. Plus de dix ans après la loi Besson, moins de 50 % des aires prévues ont en effet été réalisées.
 
A Toulouse, une polémique relance le débat. Régulièrement pris d'assaut par ces non-sédentaires illégaux, les abords de l'Oncopôle ont été retrouvés endommagés. Couverts de détritus et le mobilier urbain abîmé, le parking des employés de l'Oncopôle représenteraient un préjudice de 100 000€, aux frais de l'agglomération. Actuellement, les élus locaux ne peuvent expulser des campements illégaux avec le concours de la force publique qu'en cas d'atteinte à l'ordre public. En hiver 2011/2012, le juge des référés de Toulouse avait décidé que plusieurs familles gens du voyage, installés sur le parking de l'Oncopôle à Toulouse, avaient huit jours pour quitter les lieux. 

De possibles sanctions sur les budgets des mairies

Un colloque sur les voyageurs, prévu de longue date, s'est tenu mercredi 17 juillet, au Palais Bourbon. Le ministre de l'intérieur, Manuel Valls, vient de soutenir publiquement l'idée de forcer les maires à créer des aires d'accueil pour les gens du voyage : "Le taux de réalisation des aires d'accueil est à peine de 52 %, il est de 29 % pour les aires de grand passage. Les aides incitatives de l'Etat ont montré leurs limites : le renforcement des pouvoirs des préfets, autorisés à prendre les mesures nécessaires à la réalisation des aires est donc une nécessité."

Le PS est divisé sur la politique d'accueil des gens du voyage autour d'une proposition de loi du député PS de Loire-Atlantique Dominique Raimbourg. Ce texte se veut toutefois un mélange de "droits et devoirs" mais une des dispositions ne fait pas l'unanimité : les préfets auraient, à l'avenir, le pouvoir de "saisir" le budget des communes ne respectant pas leurs obligations de construction d'aire d'accueil pour les voyageurs.

Vivement opposé à la sédentarisation des gens du voyage, le député-maire UMP Christian Estrosi, a récemment publié un "guide pratique" pour aider les maires à expulser les campements illégaux de populations non sédentaires. Une ONG européenne de défense des Roms et gens du voyage basée à Strasbourg a annoncé mercredi avoir déposé plainte à Nice contre Jean-Marie Le Pen et Christian Estrosi suite à leurs propos respectivement sur les roms et les gens du voyage. Des propos jugés "xénophobes et discrimatoires".
1 seule aire de grand passage en Haute-Garonne
Dans le département, seule l'aire de Saint-Gaudens est ouverte depuis début juillet sur les 5 aires de 4 hectares prévues et destinées à accueillir entre 50 et 200 caravanes.
La construction de deux aires sont prévues sur Toulouse Métropole, l'une vers Muret, l'autre sur la zone du Sicoval. Le projet de l'aménagement du site de Montredon, entre Balma et l'Union est interrompu par une opposition des riverains constitués en association (ADGM). Les travaux de ce site ont été stoppés en janvier 2013.
Le chiffre de 564 places agrées de caravanes est avancé pour accueillir les populations itinérantes.
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