C'est la grande expo de la rentrée aux abattoirs de Toulouse. Du 22 septembre au 21 janvier prochain, le musée d'art contemporain retrace les 20 dernières années de la vie du célèbre sculpteur. Immersion dans les coulisses juste avant son ouverture.
Giacometti est l'honneur à partir du 22 septembre au musée des Abattoirs de Toulouse. Plongée dans les 20 dernières années de la vie du mythique sculpteur, figure emblématique de l'existentialisme.
Giacometti l'artiste complet
Dans la nef du Musée des Abattoirs, 3 des plus grands chefs-d’œuvre de Giacometti. L'homme qui marche, la grande femme et la grande tête. 3 sculptures au style si particulier, qui ont marqué l'histoire de l'art à jamais. Et pourtant, Giacometti ne peut pas se résumer à son travail de sculpteur.
"Il était bien plus qu'un sculpteur", explique Annabelle Ténèze, co-commissaire de l'exposition. "Dans son petit atelier de 25 mètres carrés, tout servait de support. Il peignait sur les murs ou sur les portes. Et il dessinait aussi sur les revues de l'époque. On a une collection très riche et très variée d'une centaine d'œuvres, fournies par la Fondation Giacometti, pour cette exposition."
Giacometti l'artiste humaniste
Le cheminement artistique de Giacometti est très singulier. Dans les années 20, le sculpteur a absorbé la fin du Cubisme avant d'incarner parfaitement le surréalisme. Mais après la guerre, alors que l'abstraction triomphe dans le monde entier, il choisit un autre chemin.
"Il va complètement à contre-courant de l'époque pour affirmer un choix qui lui est propre : celui de la figuration", raconte Annabelle Ténèze, la directrice des Abattoirs. "Et c'est probablement à partir de ce moment-là, lorsqu'il épouse la pensée existentialiste, qu'il touche le public et devient aussi célèbre."
Giacometti l'artiste ouvert sur Monde
Si l'on évoque Giacometti, le public s'imagine l'artiste enfermé dans son minuscule atelier du quartier Montparnasse à Paris. C'est pourtant tout l'inverse. Giacometti était curieux de tout et participait à tous les grands événements de son époque. C'est comme cela qu'il a rencontré Sartre et Simone de Beauvoir ou encore travaillé avec Samuel Beckett pour les décors de sa pièce "En attendant Godot".
"Giacometti adorait flâner dans Paris", raconte Lauriane Gricourt, conservatrice du Musée des Abattoirs. "Avant sa mort, il travaillait sur un livre "Paris sans fin, en écho avec son œuvre L'homme qui marche". Et pour l'illustrer, il avait choisi une soixantaine de dessins pris sur le vif dans les rues. Comme un documentaire dessiné du Paris des années 50 et 60." Le livre a finalement été édité à titre posthume.
L'exposition du Musée des Abattoirs permettra aux visiteurs de faire plus ample connaissance avec l'artiste à travers une centaine d'œuvres dont beaucoup sont quasi méconnues du grand public, toutes prêtées par la Fondation Giacometti. Une salle en immersion dans son atelier permettra aussi d'approcher le maître au plus près. Comme si vous y étiez.